Aux USA, VW conserve l'accès aux marchés publics malgré le dieselgate

Le groupe Volkswagen ne sera pas privé d'accès aux marchés publics aux Etats-Unis malgré le "dieselgate" après un accord avec le gouvernement américain, selon un mémo interne et un document juridique consultés lundi par l'AFP.

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"L'accord nous permet, ainsi qu'à nos filiales, de continuer à participer aux appels d'offre", explique ce mémo envoyé aux cadres du groupe.

En contrepartie, un auditeur de l'agence environnementale américaine EPA surveillera Volkswagen, en plus de Larry Thompson, déjà chargé par le département de Justice de suivre les réformes de constructeur après le scandale des moteurs diesel truqués.

Le groupe a avoué en 2015 avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel d'un logiciel les faisant apparaitre moins polluantes lors des tests en laboratoire qu'en réalité.

Le dossier a jusqu'ici coûté plus de 30 milliards d'euros à l'entreprise et grandement écorné l'image du secteur automobile allemand, précipitant le déclin du diesel.

"Aux Etats-Unis, des entreprises qui n'ont pas respecté certaines régulations peuvent être interdits d'obtenir des contrats gouvernementaux", expliquent les deux dirigeants de Volkswagen signataires du message interne.

L'accord avec l'EPA, qui négociait au nom du gouvernement, est alors "un prochain pas important dans la résolution de fautes passées".

Entre 2006 et 2017, Volkswagen a obtenu "plus de 200 millions de dollars grâce à des contrats directs ou indirects avec des entités du gouvernement", selon l'accord signé par Volkswagen et l'EPA.

Celui-ci est particulièrement important pour la branche MAN Energy Solutions, qui fabrique de gros moteurs diesel pour bateaux, vendus aussi à la marine américaine.

L'accord intervient alors que Volkswagen a récemment accepté de payer une centaine de millions de dollars à des clients américains pour leur avoir vendu des voitures plus polluantes et consommant plus de carburant qu'annoncé.

L'EPA avait mis en évidence un "logiciel agissant sur la transmission de manière à ce que les émissions de gaz à effet de serre et la consommation de carburant sont parfois optimisés lors de tests (en laboratoire) mais pas en conditions normales de conduite", selon un communiqué publié vendredi.

L'accord amiable, qui concerne 98.000 voitures à essence, doit encore être approuvé par un juge californien, indique Volkswagen, précisant qu'il "ne s'agit pas d'une admission de faute" de la part du groupe.

ys/glr

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