Aux sources de la motorisation Renault E-TECH - épisode 2 (+vidéo)

C’est fort de son expertise du véhicule électrique, de son expérience en Formule 1, et en s’appuyant sur des équipes d’ingénierie, de développement et de contrôle enthousiastes et passionnées, que Renault a développé sa motorisation hybride innovante E-TECH. Proposée en version " full hybride " sur Clio et en version " full hybride rechargeable " sur Nouveau Captur et Nouvelle Mégane, elle a été inventée et mise au point de manière à la fois inhabituelle et très inspirante.

Dans ce deuxième épisode, la maquette en LEGO a laissé la place à un prototype futuriste baptisé EOLAB.

 

#1 UN DÉMONSTRATEUR 1L/100 KM

Petit bond dans le temps pour atterrir, quelques années après la « mise au point » de la maquette LEGO, au Mondial de Paris 2014. Renault y dévoile en première mondiale la 5e génération d’Espace, mais aussi avec EOLAB sa vision de la voiture ultrasobre de demain. Sous le capot de ce démonstrateur roulant qui affiche une consommation record de 1L/100 km, on trouve une motorisation hybride rechargeable. Elle est composée d’un moteur 3 cylindres essence, d’un moteur électrique et… d’une transmission innovante sans embrayage à trois rapports : deux liés au moteur électrique et le troisième au moteur thermique. Ces trois rapports autorisent neuf combinaisons entre les tractions thermique et électrique d’EOLAB. Ça ne vous rappelle rien ?

 

#2 UNE RENCONTRE INÉVITABLE

A la même époque, une autre équipe d’ingénierie dirigée par Laurent Taupin travaille sur un prototype de véhicule ultra basse consommation baptisé EOLAB. Trois leviers sont actionnés pour réussir le pari de passer sous la barre des 2 litres/100 km, objectif fixé aux constructeurs par le gouvernement de l’époque : l’allègement de la plateforme et de la caisse du véhicule, son aérodynamisme très poussé et une chaîne de traction la plus économe possible.

Il s’agit exactement de la transmission imaginée quatre ans auparavant par Nicolas Fremau sur ses LEGO ! Entretemps, il a de nouveau fallu faire appel à l’ingéniosité des équipes. Ne serait-ce que pour construire le premier prototype -réel celui-là- de cette LocoDiscoBox appelée à devenir le cœur de la future motorisation hybride E-TECH. Un travail collaboratif dont il subsiste quelques souvenirs comme cette vidéo de mise au point et qui aboutira à la présentation d’une Dacia à moteur hybride « Z.E. on demand » à l’occasion des Innov’Days 2012 -le délai de 14 mois demandé par les dirigeants de l’époque avait été respecté.

 

Et pas seulement le volume. Les longerons resserrés de la plateforme d’EOLAB limitaient la largeur disponible pour le groupe motopropulseur. Aucun moteur hybride avec embrayage disponible à l’époque ne rentrait correctement. Aucun sauf… le moteur « Z.E. on demand » qui correspondait parfaitement au cahier des charges : il utilisait un moteur thermique de Twingo (H4BT, ou TCe 90) incliné de 49° vers l’arrière et donc plus facile à insérer dans le berceau d’EOLAB, ainsi que la fameuse boîte à crabots sans embrayage à 3 rapports qui améliorait sa compacité. Non seulement ses dimensions correspondaient au besoin, mais il cochait en sus d’autres cases importantes : simple, il garantissait la fiabilité du prototype EOLAB ; léger, il ne le surchargerait pas inutilement ; donnant la priorité à l’électrique, il minimisait les besoins en carburant fossile à l’usage. Enfin, avec une batterie placée à l’arrière de la plateforme, cela permettait d’abaisser et recentrer le centre de gravité du prototype EOLAB, au bénéfice de la sécurité et des sensations de conduite.

 

#3 NUITS BLANCHES ET SUEURS FROIDES

Démarre alors le temps de la mise au point, avec en ligne de mire le Mondial de l’automobile à l’automne 2014. A Lardy côté moteur, à Aubevoye côté voiture, les équipes s’activent. Les designers se rapprochent des aérodynamiciens, les ingénieurs en mécanique font cause commune avec les spécialistes des matériaux, les motoristes se mettent en quête de la batterie la mieux adaptée. Tous avaient un objectif commun, fixé par Laurent Taupin : la réduction des émissions de CO2, objectif partagé de tous les métiers engagés sur le projet.

 

Tout ne fut pas facile, loin de là. La fiabilité aujourd’hui garantie de la motorisation E-TECH n’était pas encore éprouvée et son fonctionnement était parfois chaotique. Il fallut donc suer, trimer, veiller, inventer, réinventer des mois durant, et notamment durant l’été 2014, pour réussir à faire fonctionner EOLAB et sa motorisation inédite. Laurent Taupin et ses équipes ont passé quelques nuits blanches et ressenti moult sueurs froides au cours d’une période parfois propice au découragement. Mais l’aventure humaine qu’ils avaient construite et qu’ils étaient en train de vivre ne pouvait déboucher que sur la réussite.

 

Le pilote-essayeur maison Laurent Hurgon ayant cependant réussi à pousser le véhicule dans ses retranchements, il y avait tout de même de bonnes chances pour que les essais se déroulent sans accroc. Ce qui fut le cas, les journalistes se montrant séduits par un prototype qu’ils pouvaient tester réellement et qui tenait ses promesses : 1 litre/100 km sans négliger le dynamisme (9,2 secondes pour le 0-100 km/h) et la tenue de route.

 

La motorisation E-TECH disposait alors non seulement de bases solides, mais elle avait prouvé sur la route tout son intérêt. Il fallait maintenant optimiser son fonctionnement pour l’amener vers des véhicules de série.

 

A propos du Groupe Renault

Constructeur automobile depuis 1898, le Groupe Renault est un groupe international présent dans 134 pays qui a vendu près de 3,8 millions de véhicules en 2019. Il réunit aujourd’hui plus de 180 000 collaborateurs, dispose de 40 sites de fabrication et 12 700 points de vente dans le monde.

Pour répondre aux grands défis technologiques du futur et poursuivre sa stratégie de croissance rentable, le Groupe s’appuie sur son développement à l’international. Il mise sur la complémentarité de ses cinq marques (Renault, Dacia, Renault Samsung Motors, Alpine et LADA), le véhicule électrique et son alliance unique avec Nissan et Mitsubishi Motors. Avec une équipe 100 % Renault engagée depuis 2016 dans le championnat du monde de Formule 1, la marque s’implique dans le sport automobile, véritable vecteur d’innovation et de notoriété.