Autoroutes: Yannick Jadot réclame une baisse des tarifs pour faire passer les 110 km/h

Le député européen EELV Yannick Jadot a réclamé jeudi une baisse des tarifs des autoroutes pour faire passer une limitation à 110 km/h de la vitesse maximale, proposée par la Convention citoyenne pour le climat.

"J'y ai mis une condition (...), j'aimerais qu'on mette comme contrepartie le fait qu'on baisse les péages sur les autoroutes", a expliqué sur Franceinfo celui qui est devenu le chef de file médiatique des écologistes après le succès des élections européennes de 2019, pour lesquelles il était tête de liste.

"Quand on est sur l'autoroute déjà parfois à 130 on s'ennuie un peu, à 110 il va y avoir le sentiment qu'on perd du temps, c'est évident", a-t-il reconnu.

Mais "la réduction de la vitesse sur l'autoroute permet d'avoir un impact substantiel, significatif, sur les émissions de gaz à effet de serre, sur la sécurité routière", a-t-il plaidé.

"On sait que les sociétés autoroutières font des rentes inacceptables qui sont critiquées, y compris par la Cour des comptes, par les institutions européennes, c'est une machine à engranger du cash sur l'automobiliste", donc "faisons (la baisse de) la vitesse sur les autoroutes et puis abaissons les tarifs de péage", a-t-il argumenté.

Le président Emmanuel Macron, qui recevra les 150 citoyens de la Convention le 29 juin, a indiqué envisager un référendum à questions multiples sur certaines des propositions formulées par la Convention, hypothèse relayée par plusieurs membres de la majorité ou du gouvernement.

Parmi ces propositions, la réduction de la vitesse sur autoroute de 130 à 110 km/h polarise l'opinion et a déclenché l'ire des associations d'automobilistes, faisant écho à la grogne déjà déclenchée par les 80 km/h sur nationale.

Selon Yannick Jadot, la limitation des 110 km/h sur autoroute est très différente du sujet des 80 km/h. Pour ce dernier, ce "qui était inacceptable, c'était le sentiment de mépris de Paris pour les zones rurales abandonnées par les services publics, abandonnées économiquement, abandonnées socialement", a estimé l'eurodéputé.

"Là on est sur autre chose, d'ailleurs les classes les plus fragiles ne prennent pas l'autoroute parce que c'est trop cher", a-t-il ajouté.

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