Automobile, chimie, charbon américains dans la mire de l'UE

Les produits chimiques, le charbon, les automobiles, et plus précisément des entreprises comme Caterpillar ou Xerox font partie des cibles potentielles de l'UE si Washington mettait à exécution sa menace de taxer les voitures européennes, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Parmi les entreprises automobiles visées figurent des géants américains comme Ford et General Motors, ainsi que le constructeur de voitures électriques Tesla, a affirmé cette source à l'AFP sous couvert d'anonymat.

Tous les produits ciblés figurent dans une liste --encore susceptible d'évoluer-- préparée depuis des mois par la Commission européenne, à hauteur de 20 milliards d'euros.

Ils sont listés selon une nomenclature douanière très précise, qui ne nomme en fait aucune marque ou entreprise, mais vise des secteurs emblématiques particuliers (mécanique pour Caterpillar, bureautique pour Xerox).

Il s'agit de produits fabriqués sur le territoire américain et non pas vendus par les marques américaines --ces derniers sont eux susceptibles d'être fabriqués partout dans le monde.

Le président américain Donald Trump menace depuis plusieurs mois d'imposer des taxes punitives aux voitures européennes dans le but de protéger l'industrie américaine.

Il a reçu dimanche dernier un rapport de son ministère du Commerce sur l'industrie automobile dont le contenu est pour l'instant resté confidentiel, mais qui lui donne trois mois pour décider d'imposer ou non des taxes.

Européens et Américains essayent cependant de négocier un accord commercial limité aux biens industriels, afin d'éviter de se lancer dans une guerre commerciale.

"Nous essayons de conclure un accord. Les Européens sont coriaces en négociation (...) Si nous ne trouvons pas un accord, nous imposerons des tarifs" douaniers, a insisté mercredi Donald Trump.

Les ministres européens du Commerce étaient réunis vendredi à Bucarest pour décider d'ouvrir ou non ces discussions avec les Etats-Unis, mais ils ont décidé de se laisser un peu de temps.

L'UE avait déjà établi une liste de produits américains emblématiques, comprenant par exemple les jeans ou le bourbon, qu'elle avait décidé de taxer lorsque les Etats-Unis s'en étaient pris à son acier et son aluminium en juin 2018.

zap/fmi/bh

© 2019AFP