Autolib': Bolloré réclame une somme "abracadabrantesque" (Hidalgo)

Anne Hidalgo a fustigé lundi la somme "abracadabrantesque" réclamée par le groupe Bolloré pour éponger le déficit du système Autolib' dont le modèle, selon la maire de Paris, doit être "questionné".

"Nous allons continuer à expertiser le pourquoi de cette somme absolument abracadabrantesque qui nous est demandée", a affirmé Mme Hidalgo lors d'une rencontre avec la presse en marge du Conseil de Paris, reprenant une formule popularisée par Jacques Chirac.

Le dispositif de voitures électriques en partage, qui fait l'objet d'une délégation de service public, est un modèle "sur lequel on doit se questionner. Il y aura certainement un sujet de contentieux si nous ne sommes pas d'accord sur le montant réclamé et sur la suite du service", a-t-elle ajouté.

L'élue parisienne a annoncé la prochaine installation d'une commission sur le sujet avec la représentation d'élus de toutes tendances du Conseil de Paris.

Le groupe Bolloré a estimé à 293,6 millions d'euros la dette d'exploitation du service lancé en fanfare en 2011 sous Bertrand Delanoë (PS), jusqu'à la fin du contrat en 2023.

Contraint par contrat à donner de sa poche 60 millions d'euros, il a demandé aux collectivités utilisatrices du service dans la métropole, dont surtout Paris, de lui verser 46 millions d'euros par an pour régler le reste.

Pour Mme Hidalgo, Autolib' a été en son temps "une belle invention, avec une vision révolutionnaire qui a offert et offre un service apprécié aux Parisiens et métropolitains", mais qui devient maintenant "un peu moins séduisant".

"On est sur un modèle qui est en train de changer", a ajouté la maire en évoquant notamment les entreprises de voitures électriques en "free floating" (sans attache fixe) intéressées par une installation à Paris.

Mme Hidalgo avait déjà "posé la question du modèle" dans une interview aux Echos parue lundi.

Dans un communiqué, le groupe Bolloré a répondu avoir "pris connaissance avec stupéfaction des déclarations" de la maire et du syndicat gestionnaire Autolib' Vélib' Métropole, mettant en cause les chiffres avancés.

Le Syndicat "peut parfaitement reconcéder s'il le souhaite le service Autolib' à un nouvel opérateur", a écrit le groupe après avoir rappelé la "qualité du service" déployé.

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