Autolib: au revoir Bolloré, bonjour Renault et PSA?

La mairie de Paris et le constructeur automobile Renault vont annoncer mercredi de nouveaux services de véhicules électriques dans la capitale, après l'arrêt du service Autolib qui doit être effectif à la fin du mois. Le groupe PSA postule aussi à une offre d'autopartage avec véhicules électriques...

La maire de Paris, Anne Hidalgo et le directeur général adjoint de Renault, Thierry Bolloré tiendront une conférence de presse "pour témoigner de cette vision partagée de la mobilité de demain et annoncer l'émergence de nouveaux services de véhicules électriques pour les Parisiens, les Franciliens et les visiteurs", a précisé la ville dans un communiqué.

La conférence de presse doit se tenir mercredi à l'Hôtel de Ville, à 9h15.

Lancé en fanfare en 2011 sous Bertrand Delanoë, le dispositif Autolib, fort de 150.000 abonnés, a peu à peu perdu du terrain face aux changements dans les habitudes de déplacements et souffert de l'image dégradée de ses voitures, souvent sales.

Le service devait pourtant au départ dégager un bénéfice d'au moins 56 millions d'euros par an mais le groupe Bolloré, qui assurait le service, avait rapidement annoncé un léger, puis un lourd déficit, déclenchant un audit et finalement la résiliation du contrat, fin juin.

Sans attendre la rupture effective, Mme Hidalgo avait reçu à la mi-juin des constructeurs désireux de reprendre le marché parisien, sous d'autres formes, qui pourraient commencer avant la fin de l'année.

Depuis lundi, la flotte des Autolib, de petites voitures "Bluecar" fabriquées par le groupe industriel Bolloré et vitrines de sa technologie de batteries, est en diminution progressive jusqu'à son arrêt total prévu le 31 juillet.

Pionnier des automobiles électriques grand public avec son partenaire Nissan, Renault possède quatre modèles de voitures particulières et utilitaires "zéro émission" dans sa gamme, en particulier la ZOE, numéro un des ventes de la catégorie en France.

Le constructeur, qui a annoncé le 14 juin un investissement de "plus d'un milliard d'euros" en France d'ici à 2022 pour le développement et la production de véhicules électriques, gère en outre déjà un service d'autopartage sous la marque Renault Mobility.

De son côté, le groupe concurrent PSA a indiqué mardi qu'il prévoyait de lancer son propre service de d'autopartage à Paris au troisième trimestre 2018, avec dans un premier temps 500 véhicules électriques Peugeot et Citroën.

PSA, qui faisait partie des constructeurs reçus le mois dernier par Mme Hidalgo pour discuter d'options alternatives à Autolib, a précisé qu'il finalisait le lancement de son service d'autopartage à Paris, sous sa marque Free2Move.

Cette marque lancée en 2016 compte aujourd'hui "plus d'un million de clients dans le monde avec une flotte de plus de 65.000 véhicules déployée dans 10 pays", a souligné PSA dans un communiqué.

"Fort de son expérience dans des services d'autopartage dans différentes villes, dont le service emov à Madrid comptant plus de 180.000 utilisateurs, le groupe PSA" veut "être un acteur de référence au service de la mobilité durable", selon ce texte.

 

Une "carte d'autopartage" à Paris

Parallèlement, la Ville de Paris a voté mardi la création d'une "carte d'autopartage" à 300 euros par an qui permettra le stationnement des voitures électriques en autopartage, préparant ainsi l'après-Autolib'.

Cette tarification forfaitaire, à la charge de l'opérateur, permettra ainsi "d'éviter le paiement quotidien par l'usager" du stationnement chaque fois qu'il abandonne une voiture électrique avec ce nouveau système, encore à venir, sans borne d'attache.

Avec cette carte, la Ville de Paris "souhaite accompagner le développement de ce mode de déplacement alternatif", ajoute la délibération du conseil de Paris.

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