Auto-écoles : la FNA / UNIC inquiète

L'Assemblée nationale a voté ce 6 octobre le projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique. Une Loi très controversée qui favorise le business des écoles de conduite en ligne abandonnant au passage une protection accordée aux consommateurs. La FNA fortement mobilisée lors des débats parlementaires adresse à ce jour une lettre ouverte au Premier Ministre...

La sécurité routière des jeunes conducteurs ne domine plus aucun débat et la destruction du secteur notamment dans les zones rurales reste bien loin des préoccupations de nos représentants.

Alors que les conditions d’obtention du permis de conduire, et plus largement l’éducation routière, constituent un enjeu majeur en termes de sécurité routière et d’insertion professionnelle, le projet de loi d’Accélération et simplification de l’action publique adoptée hier par l’Assemblée National vient de dégrader une nouvelle fois l’enseignement de la conduite au détriment du consommateur et de nos entreprises.

Le Législateur, afin de renforcer les droits des consommateurs, avait inscrit à l’article L213-2 du code de la route qu’avant de signer un contrat avec l’auto-école, une évaluation préalable de l’élève serait réalisée, soit dans le véhicule, soit dans les locaux de l’établissement, pour évaluer le nombre d’heures nécessaire pour un apprentissage personnalisé, et aussi pour des raisons de sécurité. Le Législateur, au prétexte d’une mesure de simplification, vient de supprimer le présentiel, cette évaluation pouvant désormais se faire en ligne. Cette mesure fait reculer des droits protecteurs, sans concertation et études préalables. Il s’agit en réalité d’un avantage considérable offert aux auto-écoles en ligne.

A cela s’ajoute, le déploiement par ces mêmes plateformes numériques de la conduite accompagnée. Faut-il le rappeler, la principale cause de mortalité chez les jeunes de 18 à 24 ans reste les accidents de la route. Si cette formation « au long cours » réduit considérablement l’accidentalité chez les conducteurs novices et enregistre un meilleur taux de réussite à l’examen, cela repose sur une formation de confiance entre une famille et un établissement qui dépêchera tout au long de la formation un moniteur chargé du suivi pédagogique.

Pour l’UNIC, l’Etat n’a pas su encadrer suffisamment l’arrivée du numérique vis-à-vis des plus jeunes (AAC commence à 15ans). Déficient aussi par la suppression de protections accordées aux consommateurs comme l’évaluation préalable, qui, à en lire les débats est une prochaine étape. Défaillant par le manque de place d’examen dont il a la responsabilité et dont certains délais sont anormalement longs étant entendu que 350 000 examens n’ont pu se faire à cause de la crise sanitaire. Pour finir, défaillant par l’absence de mesures économiques spécifiques pour aider le secteur en situation de banqueroute.

L’UNIC qui avait alerté sur la disparition partout en France de nombre d’écoles de conduite demande au Premier Ministre Jean CASTEX l’organisation d’une réunion entre les organisations représentatives du secteur et les différents ministères responsables de cette situation calamiteuse.