Aston Martin creuse ses pertes

Le constructeur britannique de voitures de luxe Aston Martin a creusé ses pertes au premier trimestre, les recettes ayant notamment souffert de la fermeture des concessionnaires pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

Les ventes ont plongé de 60% à 79 millions de livres sur un an, et la perte après impôts s'est enfoncée à 101,1 millions de livres contre 13,9 millions un an plus tôt, d'après un communiqué mercredi.

C'est presque autant de pertes que sur l'ensemble de l'année 2019 (113,2 millions), année où les ventes avaient fortement décliné.

"Si à court terme, comme nous l'anticipions, nous aurons des difficultés avec le Covid-19, (...) j'ai confiance dans notre plan pluriannuel pour lancer de nouveaux produits enthousiasmants afin de doper la demande et de rebâtir la marque Aston Martin", a commenté Lawrence Stroll, le président exécutif.

Le milliardaire, qui a pris les commandes de la marque de voitures préférée de James Bond le 20 avril, précise que sa priorité est de réduire les stocks et que le groupe a fait en ce sens des progrès au premier trimestre, malgré la fermeture des concessionnaires en mars.

Il ajoute que l'usine de St Athan au sud du pays de Galles a "rouvert en sécurité la semaine dernière" et qu'il est "très heureux que la DBX (un nouveau modèle de SUV) soit sur la bonne voie pour des livraisons cet été avec un bon carnet de commandes jusqu'en 2021".

Aston Martin, comme l'ensemble des constructeurs implantés au Royaume-Uni, avait mis à l'arrêt en mars ses sites de production, à St Athan ainsi qu'à Gaydon (centre de l'Angleterre) tout en ayant recours au chômage partiel.

Le directeur général Andy Palmer observe quant à lui que le nouveau coronavirus et la fermeture de l'économie mondiale ont eu un "impact important" sur la performance de l'entreprise ce trimestre, même si "pendant cette période sans précédent (elle a) levé 536 millions de livres de capitaux". Il note aussi que les commandes sont au rendez-vous pour la Vanguard Roadster, un autre modèle phare du groupe.

Lawrence Stroll, qui a volé au secours en janvier d'Aston Martin qui connaissait une érosion de ses ventes et de grandes difficultés financières, mise sur une stratégie de montée en gamme pour limiter le nombre de voitures vendues et en augmenter le prix. L'homme d'affaires a bâti sa fortune en investissant surtout dans des enseignes de mode.

Ce sauvetage prévoit en outre que l'écurie de F1 de M. Stroll, Racing Point, dont l'un des pilotes est Lance Stroll, le fils du milliardaire, prenne le nom d'Aston Martin à partir de la saison 2021.

L'action chutait de 8% à 35,00 pence vers 10H44 GMT.

© 2020AFP