Aston Martin creuse ses pertes

Le constructeur de voitures de luxe britannique Aston Martin a vu ses pertes quadruplées sur un an au premier semestre, avec des coûts en forte hausse et des problèmes logistiques dus à la crise mondiale de la chaine d'approvisionnement.

La perte est ressortie à 290 millions de livres pour un chiffre d'affaires en hausse de 9% à 541,7 millions, grâce à l'augmentation des prix de vente, tandis que les volumes ont reculé, freinés par les difficultés de logistiques, qui devraient se résorber d'ici la fin de l'année, anticipe le groupe, d'après un communiqué vendredi.

Le résultat final pâtit aussi de charges de dépréciation et amortissement et d'une réévaluation de taux de change.

Le fabricant de la voiture préférée de James Bond a notamment dépensé 138 millions de livres sur les six premiers mois de l'année, principalement pour le développement de nouveaux modèles qui devraient être lancés l'an prochain.

Le président exécutif du conseil d'administration, Lawrence Stroll, affirme dans le communiqué que "les fondamentaux sous-jacents pour Aston Martin n'ont jamais été meilleurs, avec une demande solide à travers notre gamme, des voitures de sport qui sont épuisées pour 2023 et les commandes de DBX (le SUV de la marque) en hausse de plus de 40% sur un an".

Les difficultés de chaines d'approvisionnement "isolées mais ayant eu un fort impact", au deuxième trimestre en particulier, se sont soldées par "des ventes de gros en baisse" notamment avec plus de 350 DBX707 qui auraient dû être livrés pendant le deuxième trimestre "et qui attendent toujours les dernières pièces, consommant des dizaines de millions de livres de liquidités et limitant temporairement notre capacité à répondre à la forte demande".

Les prévisions pour l'année sont cependant maintenues alors que l'entreprise, sauvée de la faillite début 2020 par le milliardaire canadien Lawrence Stroll, cherche désormais à évoluer encore davantage vers le luxe et à amorcer le virage vers l'électrification.

Le constructeur avait annoncé en mai le départ de son directeur général, Tobias Moers, remplacé par l'ancien patron de Ferrari, Amedeo Felisa.

Et mi-juillet, il rendait public une augmentation de capital de 653 millions de livres (770 millions d'euros) à l'issue de laquelle le fonds souverain saoudien Public Investment Fund (PIF) deviendra son deuxième actionnaire, une opération destinée à désendetter le groupe et calmer les récentes inquiétudes du marché sur ses finances.

Le titre était pratiquement à l'équilibre vendredi vers 08H15 GMT (+0,04% à 475,80 pence).

© 2022AFP