Artisanat: priorités de l'UPA pour le quinquennat à venir

En ouverture de la 2ème journée de rassemblement des représentants des entreprises de proximité, l’UPA a dévoilé ses demandes pour le prochain quinquennat : 4 orientations et 13 priorités, à la fois réalistes et novatrices, pour nourrir la réflexion et les programmes politiques des candidats aux élections présidentielle et législatives.

Donner un avenir à chaque jeune

Alors que 63% des chefs d’entreprise rencontrant des difficultés de recrutement pointent du doigt l’insuffisance de qualification des candidats*, il est urgent de réformer l’orientation scolaire en la tournant vers l’emploi, et de réconcilier le monde de l’école et celui de l’entreprise.

L’UPA propose ainsi d’adapter l’orientation scolaire aux besoins de l’économie et de créer une culture économique précoce et forte. Conforter l’apprentissage comme une voie d’excellence vers l’emploi est une priorité, tout comme le renforcement des qualifications, menacées au printemps par le projet de loi Sapin 2 alors qu’elles sont synonymes d’une réussite professionnelle durable.

Pour Jean-Pierre Crouzet, président de l’UPA : « Le système éducatif doit réviser le contenu de ses enseignements et préparer les jeunes aux réalités économiques s’il ne veut pas fabriquer des futurs chômeurs. »

Centrer les politiques sur les TPE et les PME

Les gouvernants tardent à considérer les entreprises de proximité comme des acteurs de poids. Il est urgent de réorienter les politiques publiques vers les entreprises de moins de 50 salariés, avec des mesures fortes capables de reconquérir la confiance de ces chefs d’entreprise.

La priorité des priorités reste bien de baisser fortement et durablement le coût du travail. Seule une telle mesure choc peut recréer la confiance et redonner une bouffée d’oxygène aux TPE-PME. L’UPA appelle également à faciliter l’accès aux financements et à réinventer l’urbanisme économique, les artisans et les commerçants de proximité assurant une dynamique locale vitale dans les centres villes, leurs périphéries et en zones rurales. Enfin, les TPE-PME ne peuvent supporter davantage de contraintes administratives. A ce titre, il est impératif de supprimer le compte pénibilité pour privilégier un renforcement des actions de prévention menées par les branches professionnelles.

Garantir une concurrence loyale

Ces dernières années, les formes de concurrence déloyale se sont multipliées.

Ainsi, le régime de la micro-entreprise doit être transformé pour lui redonner sa vocation initiale : une première marche vers la création d’entreprises pérennes et génératrices de richesses. Le statut de travailleur détaché devra être revu afin de garantir des conditions de travail, de rémunération et de concurrence équitables pour tous au sein de l’Union européenne. Enfin, et même si le numérique peut dynamiser l’économie en proposant des modes de consommation alternatifs, il ne doit pas induire de distorsions de concurrence, qu’elle soit fiscale ou sociale.

Selon Jean-Pierre Crouzet : « Il faut en finir avec le laxisme et réglementer les plateformes collaboratives. Le contournement des règles par les plateformes est une vraie menace pour l’équilibre de pans entiers de l’économie. »

Réformer le droit du travail

A force de réformes, souvent ponctuelles et conjoncturelles, le Code du travail est devenu un corpus de lois inadaptées aux nouvelles réalités économiques et constitue un frein à la compétitivité des entreprises autant qu’à l’emploi. La loi Travail, adoptée dans la douleur, a perdu de sa substance stratégique en chemin et n’a pas ouvert la voie à la modernisation attendue.

Aujourd’hui, une simplification radicale du Code du travail demeure nécessaire pour réconcilier flexibilité des entreprises et protection des salariés. Pour mener à bien ces changements, il faut redonner le pouvoir aux branches professionnelles. La loi Travail permet aux grandes entreprises de signer des accords d’entreprise dérogatoires mais prive les autres entreprises de cette latitude, faute de capacité à négocier des accords. Sachant que 98 % des entreprises françaises ont moins de 50 salariés et ne disposent pas de services de ressources humaines, la négociation au niveau des branches professionnelles doit jouer un rôle central.

« Les gouvernements successifs ont montré leur incapacité à prendre des mesures en faveur des entreprises de proximité. Il est temps que les candidats aux prochaines élections nous montrent qu’ils écoutent les demandes de ces 1 300 000 entreprises qui font battre le cœur des quartiers, des villes et des régions de France » conclut Jean-Pierre Crouzet.