arrêts de travail chez Renault Trucks

Une série d'arrêts de travail touchent depuis cette semaine les cinq sites de Renault Trucks, dont les salariés réclament des hausses de salaires refusées par la direction, qui propose une nouvelle prime tout en mettant en avant des augmentations déjà octroyées.

De sources syndicales, les arrêts de travail ont concerné à tour de rôle ou parfois simultanément depuis mardi les deux sites lyonnais (Saint-Priest et Vénissieux, 4.300 salariés) et ceux de Bourg-en-Bresse, Blainville (Calvados) et Limoges.

Le constructeur de poids lourds emploie 8.000 personnes en France selon la direction, dont 4.300 emplois industriels et 1.400 en recherche-développement.

Vendredi matin, le mouvement affectait Bourg-en-Bresse (1.300 salariés) et Blainville (1.500), selon la CFDT et la CGT.

Jeudi, à l'ouverture d'un CSE central à Lyon qui a ensuite été interrompu, la direction avait proposé une prime de 500 euros et un non-appel à cotisation mutuelle pour novembre et décembre de la part obligatoire, "soit un gain pour nos collaborateurs de 56 ou 75 euros", a fait valoir celle-ci auprès de l'AFP.

"Cela ne correspond pas du tout à ce qu'on demande, nous voulons une réouverture des négociations sur les salaires. Ces propositions ont provoqué un tollé complet", a indiqué à l'AFP Hervé Dalphin, délégué syndical central CFDT (premier syndicat de l'entreprise).

"Les salariés veulent quelque chose qui reste. S'il y a une prime, tant mieux, mais on reste sur nos revendications d'augmentation générale des salaires", a abondé Grégory Khiati, délégué central CGT. Les syndicats réclament ainsi une hausse couvrant "a minima" l'inflation, selon ce dernier.

La direction, de son côté, affirme que "les salaires de base se situent nettement au-dessus" du SMIC et que ceux des ouvriers et techniciens "sont augmentés de différentes primes récurrentes".

"Nos salariés ont reçu avant les congés d'été" 1.800 euros net d'intéressement et participation, a-t-elle également mis en avant, s'ajoutant à "une prime exceptionnelle de 500 euros net" en mars 2022 et à "un budget global" en hausse de 3,9% pour les augmentations salariales de 2022.

"La direction joue la montre, espérant que les salariés vont s'essouffler. Pour un dialogue, il faut être deux, aujourd'hui c'est un monologue", a insisté M. Dalphin, précisant que des intersyndicales étaient prévues en début de semaine prochaine.

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