ArcelorMittal "prudemment optimiste"

Le géant mondial de la sidérurgie ArcelorMittal s'est dit vendredi "prudemment optimiste" pour le reste de l'année, grâce à de meilleures conditions de marché, après un deuxième trimestre soutenu par des prix de l'acier plus élevés et des livraisons en hausse.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a atteint 1,8 milliard de dollars au deuxième trimestre, soit presque le double du 1er trimestre. A l'issue des six premiers mois de l'année, l'Ebitda s'élève à 2,7 milliards de dollars.

Le chiffre d'affaires du trimestre s'est établi à 14,7 milliards de dollars, en baisse de 12,7% sur un an, mais en hausse de 10% sur le trimestre précédent.

Le groupe n'a pas donné de nouvelle estimation chiffrée d'excédent brut d'exploitation pour l'année, ne souhaitant pas actualiser ses objectifs chaque trimestre. Mais il a réitéré sa prévision de début d'année d'un Ebitda supérieur à 4,5 milliards de dollars en 2016.

"ArcelorMittal a connu un deuxième trimestre plus fort, largement dû à un contexte de prix plus favorables sur nos principaux marchés," a expliqué le PDG Lakshmi Mittal, cité dans un communiqué. Il a souligné que le chiffre d'affaires et l'Ebitda avaient "progressé dans tous les segments, y compris l'exploitation minière".

Le groupe a également publié un bénéfice net de 1,1 milliard de dollars au deuxième trimestre, en forte hausse, principalement grâce à un gain exceptionnel de 832 millions d'euros lié à la renégociation des contrats de couverture santé de ses employés aux Etats-Unis.

Le groupe avait enregistré l'an dernier sur la même période une perte nette de 400 millions de dollars. Au 1er trimestre 2016, il réalisait un bénéfice net de 200 millions.

La Bourse de Paris a salué la publication: l'action ArcelorMittal a clôturé en hausse de 5,60% à 5,749 euros, dans un marché en hausse de 0,44%.

- la Chine reste une préoccupation -

Le secteur de l'acier reste confronté "aux défis liés à la surcapacité industrielle", a relevé Lakshmi Mittal. Mais il s'est dit "prudemment optimiste pour le reste de l'année", en constatant "une amélioration des conditions de marché par rapport au second semestre de 2015".

Le groupe, comme il l'avait expliqué en début d'année, compte aussi sur un impact des prix différés pour soutenir son résultat d'exploitation, dans une période de ralentissement saisonnier de la demande d'acier.

ArcelorMittal "reste préoccupé par la Chine et son niveau de surcapacité" de production d'acier, a indiqué le directeur financier, Aditya Mittal, lors d'une conférence téléphonique. "La production reste clairement supérieure à la demande intérieure et les exportations restent élevées, ayant augmenté de 9% au premier semestre sur un an", a-t-il dit.

"Nous devons donc continuer à encourager la Chine à réaliser son plan de rationalisation de sa production, tout en continuant à travailler avec les différentes autorités pour s'assurer que des mesures appropriées de défense commerciale soient adoptées", a ajouté le directeur financier, qui a salué les "bons progrès" faits en Europe et aux Etats-Unis dans ce domaine.

Sur le trimestre écoulé, le groupe a amélioré ses performances dans toutes ses activités d'acier, a souligné le directeur financier, "particulièrement en Europe (...) grâce à un marché plus dynamique et aux résultats du plan de transformation". L'activité minière a également connu "une solide performance" avec des volumes en hausse, a ajouté Aditya Mittal.

"La hausse des prix (de l'acier) que nous avons vu au premier semestre s'est plutôt stabilisée", a-t-il également noté. "L'environnement de prix reste stable avec quelques risques de baisse".

Le groupe va continuer à centrer ses efforts sur son plan stratégique Action 2020 qui doit lui permettre de soutenir sa rentabilité. Des "progrès notables" ont été faits aux Etats-Unis avec le nouveau contrat finalisé avec le syndicat de l'acier et le programme d'amélioration du complexe sidérurgique d'Indiana Harbor, a dit le directeur financier.

ArcelorMittal table aussi sur ses aciers dédiés au secteur automobile en annonçant le lancement de deux nouveaux produits en 2017.

Interrogé sur le Brexit, Aditya Mittal a évoqué un impact "très limité" pour l'activité d'ArcelorMittal, qui réalise seulement 2% de ses ventes au Royaume Uni.

"L'impact le plus important sera sur l'économie du Royaume Uni, mais clairement, il y a aura un certain impact sur la croissance de la zone euro en 2017", a-t-il estimé.

sbo/sl

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