Année 2016 record pour Ferrari, à la veille de ses 70 ans

Le fabricant italien de voitures de luxe Ferrari, qui va fêter ses 70 ans cette année, a annoncé jeudi avoir enregistré une année 2016 record, marquée par un bond de 38% de son bénéfice net et de 8,8% de son chiffre d'affaires.

Pour 2017, le groupe a choisi de faire des prévisions marquées par "la prudence".

Les résultats sont meilleurs qu'attendus. Le bénéfice net a atteint 400 millions d'euros, contre 391 millions d'euros prévus par les analystes, selon le consensus Factset Estimates, tandis que le chiffre d'affaires s'est élevé à 3,1 milliards d'euros, contre 3,05 milliards attendus.

A la Bourse de Milan, les investisseurs ont salué ces annonces: le titre a gagné 3,73% à 59,75 euros, dans un marché en hausse de 0,79%.

Le groupe, pour son premier exercice annuel hors du giron de Fiat Chrysler (FCA), s'était lui-même fixé un objectif de chiffre d'affaires supérieur à 3 milliards d'euros et des ventes aux alentours de 8.000 véhicules.

Il en a livré au total 8.014, un chiffre en hausse de 4,6% sur an. La plus forte progression a été enregistrée en région Europe-Moyen-Orient (+7,7%). En revanche, la Chine a connu seulement une petite hausse de 1% en raison de la décision de Ferrari de "mettre un terme à la collaboration avec le distributeur actuel à Hong Kong au quatrième trimestre".

Le résultat d'exploitation (Ebitda) ajusté a de son côté progressé de 17,6%, à 880 millions d'euros alors que la marque au cheval cabré visait autour de 850 millions d'euros.

La dette nette industrielle a atteint 653 millions d'euros fin décembre, en nette baisse par rapport à il y a un an (797 millions), un résultat là aussi meilleur que visé par le groupe (moins de 700 millions).

Pour Ferrari, 2016 a été "une bonne année", a souligné son patron Sergio Marchionne, lors d'une conférence avec les analystes. "Nous sommes satisfaits des progrès que nous avons réalisés".

"Nous devenons plus rigoureux sur les coûts, ce qui se reflète dans les marges opérationnelles", a-t-il ajouté.

 

De nouveaux modèles

Pour 2017, Ferrari table sur un chiffre d'affaires supérieur à 3,3 milliards d'euros, avec quelque 8.400 véhicules vendus, un Ebitda ajusté supérieur à 950 millions d'euros et une dette nette industrielle autour de 500 millions.

Ces prévisions "reflètent le juste niveau de prudence", a noté M. Marchionne, en refusant d'"exposer le groupe à des objectifs irréalistes" et en soulignant son engagement à mettre en oeuvre le plan stratégique annoncé.

"Ce que nous avons appris (...) ces 12 derniers mois c'est que nous avons un territoire inexploré phénoménal en terme d'augmentation du catalogue de voitures et du nombre de voitures produites", et "ce sans produire un nombre excessif de véhicules", a-t-il dit.

Tout en continuant à miser sur l'exclusivité de ses modèles, le constructeur, qui avait livré 7.700 voitures en 2015, augmente légèrement, année après année, sa production.

M. Marchionne a récemment souligné qu'il était ainsi "possible que Ferrari enregistre un nombre de livraisons supérieur à 10.000 unités en 2020-2025".

Parallèlement, la maison souhaite développer de nouveaux modèles en "respectant l'ADN" Ferrari mais en "l'adaptant aux différents goûts".

Le constructeur, présent en Formule 1, délivre des sportives de prestige, qui se vendent au minimum 200.000 euros.

Interrogé sur le fait que le groupe puisse produire un véhicule SUV, M. Marchionne a évoqué une "pression phénoménale" en ce sens, mais a dit avoir du mal à "imaginer une voiture qui puisse être vendue par Ferrari et qui n'aurait pas la dynamique de conduite" des véhicules actuels. "Nous devons être suffisamment disciplinés pour ne pas affecter négativement la marque", a-t-il ajouté.

Il a précisé que le groupe, fondé à Maranello par Enzo Ferrari en 1947, marquerait à travers une série de célébrations son 70e anniversaire.

A propos de la Formule 1, M. Marchionne a souligné que Ferrari avait "commencé à explorer l'opportunité d'acquérir une participation" et engagé des discussions en ce sens avec le nouveau propriétaire du circuit, Liberty Media. Mais il a réclamé de la clarté pour le futur, car l'accord de partage des revenus de la F1 entre ses propriétaires expire en 2020, ce qui est vecteur d'"inquiétudes".

cco/cm/pb

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