Alliance Renault-Nissan : remise à plat dévoilée le 6 février

Les termes de la refonte de l'alliance entre les constructeurs automobiles Renault et Nissan seront annoncés le 6 février, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier. Ils devraient aboutir à un rééquilibrage des participations et des droits de vote entre les deux constructeurs.

L'information a filtré après la tenue d'un conseil opérationnel de l'alliance au Japon pour finaliser ces accords censés remettre à plat les relations entre les groupes français et nippon, marquées par des tensions ces dernières années. L'accord de principe lui-même avait été obtenu dans la nuit du 16 au 17 janvier après un feu vert de Nissan.

Renault, qui a dévoilé en novembre dernier sa future architecture en cinq pôles différents, prévoit de réduire sa part au capital de Nissan à 15% contre 43,7% actuellement, selon plusieurs sources interrogées par l'AFP ces derniers mois.

Pour la première fois depuis leur mariage en 1999, les deux groupes se retrouveraient ainsi sur un pied d'égalité, chacun détenant 15% du capital de l'autre et avec autant de droits de vote.

Les quelque 28% du capital de Nissan que Renault s'engagerait à vendre seront toutefois d'abord placés dans un trust créé à cet effet. Car leur valeur de marché actuelle est très inférieure à celle inscrite dans les comptes du constructeur français, qui attendra des jours meilleurs pour les céder, probablement au fil de l'eau.

Nissan va aussi prendre jusqu'à 15% d'Ampere, le futur pôle électrique de Renault devant être introduit en Bourse au second semestre.

Concernant Horse, le futur pôle regroupant à l'étranger les activités de Renault dans les moteurs thermiques avec le chinois Geely, Nissan n'aurait plus d'objections depuis quelques mois, des restrictions d'usage sur certaines de ses technologies ayant été aménagées afin d'éviter que cette nouvelle société n'entre en concurrence directe avec ses propres produits.

Ce rééquilibrage est perçu des deux côtés comme un moyen de rendre plus efficaces les relations entre les deux constructeurs automobiles, qui ont connu de vives tensions par le passé, surtout après la chute spectaculaire de l'emblématique patron de l'alliance Carlos Ghosn, arrêté fin 2018 au Japon après des accusations de malversations financières et qui a fui un an plus tard au Liban.

La gestion autoritaire de M. Ghosn et l'interventionnisme de l'Etat français dans les affaires de Renault il y a quelques années, avec notamment son ancien projet de fusion des deux groupes, avaient été très mal digérés dans l'Archipel.

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