Alliance PSA-Fiat Chrysler? "On peut rêver de tout", selon Tavares

Le constructeur automobile PSA a confirmé mardi à Genève qu'il étudierait d'éventuelles opportunités d'alliances ou fusions avec des concurrents, n'écartant pas l'option d'un rachat de Fiat Chysler.

"Tout est ouvert, si on gagne de l'argent, on peut rester maître de son avenir, on peut rêver de tout", a déclaré le patron du constructeur français, Carlos Tavares, interrogé au salon de l'automobile sur des articles de presse qui évoquent régulièrement un scénario de mariage avec Fiat Chrysler (FCA).

Il a toutefois ajouté que le groupe n'était "pas particulièrement" en recherche active de partenaire, lors d'une table ronde avec des journalistes.

Interrogé sur les déclarations de M. Tavares, le patron de FCA Michael Manley a rappelé qu'il était ouvert à des opportunités.

"Nous avons un avenir solide en tant que groupe indépendant", a-t-il déclaré, "mais s'il y a des opportunités pour un partenariat ou une fusion qui renforcent la position de FCA je les regarderai". "Cela a toujours été ma position et ça le reste", a-t-il ajouté.

Interrogé sur des discussions avec PSA à ce sujet, il a répondu : "nous parlons tout le temps à de nombreux constructeurs sur divers sujets et ça va continuer".

PSA (marques Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) est en position de force. Il affiche une rentabilité opérationnelle parmi les meilleures de l'industrie et des bénéfices record, au terme d'un redressement entamé en 2014 après avoir frôlé la faillite.

Mais il réalise l'essentiel de ses ventes en Europe ce qui le rend vulnérable à un retournement de ce marché, un point faible qui pourrait être résolu par le rachat d'un groupe bien implanté hors d'Europe.

Avec la marque Chrysler, FCA dispose d'une forte présence aux Etats-Unis, pays où PSA a annoncé vouloir faire son retour ces prochaines années avec Peugeot.

"Il y a cinq ans on était en quasi faillite, on a dépassé ça. Ce qui importe pour nous c'est d'avoir une entreprise, quelle que soit sa taille, capable de financer son avenir. Vous avez vu qu'on a cette capacité", a souligné M. Tavares, en référence aux résultats financiers dévoilés le 26 février.

"On va continuer à jouer la carte du rendement, faire plus avec moins. Après, on verra quelles opportunités se présenteront", a-t-il dit, estimant avoir montré avec Opel/Vauxhall la capacité du groupe à redresser une entreprise rachetée.

Le constructeur allemand, repris à General Motors en 2017, affiche des bénéfices depuis l'an dernier, ce qui n'était pas arrivé depuis une vingtaine d'années.

"Si des opportunités stratégiques apparaissent, nous serons ouverts à la discussion", avait déjà affirmé M. Tavares fin février.

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