Allemagne : IG Metall en campagne pour les salaires

Près de 60.000 salariés de l'industrie ont temporairement cessé le travail mardi en Allemagne pour demander des hausses de salaire, à l'appel du syndicat IG Metall, alors que les négociations avec le patronat sont bloquées pour la branche. IG Metall demande des hausses de salaires de 4% cette année pour les 3,8 millions de salariés du secteur.

"Près de 60.000 salariés ont participé aujourd'hui au mouvement de grève", s'est félicité IG Metall dans un communiqué de presse mardi.

Le syndicat a prévenu qu'il comptait poursuivre le mouvement mercredi, "partout en Allemagne". La grève concerne l'ensemble de la branche métallurgique, tout particulièrement l'automobile. Autant les constructeurs (Mercedes, Volkswagen) que les équipementiers (Continental) ont été touchés.

Outre des hausses de salaires de 4%, le syndicat appelle également à compenser la perte de revenus lorsque le temps de travail est réduit, par exemple sous la forme d'une semaine de quatre jours, dans un contexte de crise sanitaire rendant les négociations difficiles avec le patronat.

Il estime que les employeurs n'ont rien fait d'autre ces dernières semaines que d'instrumentaliser la pandémie du Covid-19 pour défendre leurs intérêts.

"Alors que les employeurs sont soutenus avec des milliards d'argent des contribuables durant la pandémie, ils affirment qu'il n'y a rien à distribuer aux travailleurs", a fustigé le résponsable IG Metall pour la région Mitte (centre), Jörg Köhlinger, dans un communiqué.

D'autant que l'industrie, qui a fortement souffert lors de la première vague de Covid-19, a su tirer son épingle du jeu depuis l'été malgré le regain des infections au quatrième trimestre, portée notamment par le dynamisme du marché chinois.

La fédération patronale de la métallurgie, Gesamtmetall, promet de son côté des augmentations de salaires mais seulement à partir de 2022 et souhaite des dérogations pour les entreprises affaiblies par la crise.

En Allemagne, les salaires globaux ont baissé en raison de la crise sanitaire en 2020, pour la première fois depuis 2007, selon l'institut de statistiques Destatis.

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