Après une année 2017 très mouvementée, émaillée de plusieurs offres hostiles, le groupe néerlandais cède cette division au fonds d'investissement américain Carlyle Group et au fond souverain singapourien GIC. "AkzoNobel a annoncé la vente de 100% de sa division chimie de spécialité à Carlyle Group pour une valeur de 10,1 milliards (...) dans le cadre de sa stratégie annoncée en avril 2017", a-t-il précisé dans un communiqué.
La transaction doit être finalisée vers la fin 2018, et une grande partie des recettes nettes de la vente, estimées à 7,5 milliards d'euros, sera distribuée aux actionnaires, a précisé le groupe.
Pour AkzoNobel, cette décision est "dans l'intérêt du groupe, de la chimie de spécialité, et des actionnaires, y compris les employés, ainsi que dans l'intérêt des clients".
Basé à Washington DC, le fonds Carlyle est l'un des plus grands groupes de gestion d'actifs au monde, avec 178 milliards de dollars d'actifs. Le fonds souverain GIC a été créé par le gouvernement singapourien en 1981 pour gérer les réserves de change de la ville-Etat.
"Nous avons franchi aujourd'hui une étape clé dans la création de deux entreprises ciblées et performantes", a déclaré Thierry Vanlancker, le PDG du groupe, cité dans le communiqué.
A la bourse d'Amsterdam, le titre gagnait 3,17% à 77,52 euros à la mi-journée, dans un marché en hause de 1,63% à 527,19 points.
Série d'offres hostiles
Le groupe, connu pour ses marques Dulux ou Trimetal, avait annoncé l'an dernier son intention de se séparer de sa branche chimie alors qu'il venait de rejeter une offre hostile présentée par son concurrent américain PPG.
Après avoir lancé trois offres hostiles, PPG a finalement renoncé vers la mi-2017, au moment où le groupe était valorisé à 26,9 milliards d'euros.
Le groupe néerlandais a été la cible d'une bataille judiciaire brève mais acharnée enclenchée par le fonds activiste américain Elliott à la suite du rejet en mai 2017 de la troisième offre de rachat de PPG. En août, le fonds Elliott a finalement enterré la hache de guerre après avoir été débouté par la justice.
A la fin d'une année mouvementée, AkzoNobel avait ensuite annoncé en novembre l'échec des négociations débutées un mois plus tôt pour fusionner avec son rival Axalta, numéro un mondial de la peinture destinée à l'industrie automobile.
Ouvert à d'autres transactions
Mais Thierry Vanlancker a laissé la porte ouverte à d'autres offres ou fusions, AkzoNobel n'étant "pas opposé à des transactions plus importantes" si elles correspondent aux plans ambitieux du groupe, qui vise une rentabilité sur les ventes de 15% d'ici 2020, a-t-il dit.
Les syndicats néerlandais ont réagi avec prudence à l'annonce de la vente de la division "Chimie de spécialité", qui affecterait quelque 2.400 emplois aux Pays-Bas.
"Il me semble que Carlyle n'a pas la réputation d'être l'un des pires fonds d'investissement", a déclaré Erik de Vries, directeur syndical de la FNV, plus grand syndicat du pays. "Nous verrons où (Carlyle Group) se positionne" sur les questions du travail, a-t-il déclaré au quotidien Financieele Dagblad.
En mars, au moment de la publication de ses chiffres pour l'année 2017, AkzoNobel, formé en 1994 de la fusion des sociétés néerlandaise et suédoise Akzo et Nobel, avait confirmé ses objectifs pour 2020, malgré un bénéfice net en baisse de 14%.
Ayant des activités dans environ 80 pays à travers le monde, AkzoNobel emploie actuellement 45.000 personnes. Son chiffre d'affaires a atteint 14,6 milliards d'euros en 2017, en hausse de 3%.
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