Airbags : Takata aurait "oublié" des audits de qualité

L'équipementier automobile Takata a suspendu pendant deux ans des audits de qualité dans des usines fabriquant et assemblant ses airbags défectueux liés à huit morts et à l'origine du plus grand rappel d'un produit aux Etats-Unis, selon un rapport des élus américains.

La publication de ce rapport intervient alors que des responsables du groupe nippon, des constructeurs Honda et FCA (Fiat-Chrysler) et de l'agence de sécurité routière américaine (NHTSA) étaient à nouveau auditionnés mardi par les sénateurs américains.

Les audits de qualité et de sécurité ont été suspendus en 2009 sur les sites de Monclova (Mexique), qui assemble les airbags, et de Moses Lake (Washington, ouest) qui produit le gonfleur du coussin de sécurité, selon un rapport du Sénat américain. Les deux sites présentaient en outre de sérieux problèmes de qualité, selon les élus américains qui mènent leur enquête sur cette affaire.

Cette mesure, destinée à éviter une explosion des coûts, est intervenue un an après que le constructeur automobile Honda eut lancé un premier rappel de véhicules équipés du modèle d'airbags mis en cause, selon le rapport.

Les audits ont repris en 2011. Toutefois, les auditeurs ont identifié à ce moment-là des relâchements en matière de qualité, affirment le Sénat américain, citant des courriels d'employés de Takata. Les dits courriels n'ont pas été transmis au siège de Takata à Tokyo, relève le rapport.

Sollicité par l'AFP, Takata n'était pas joignable dans l'immédiat.

Les airbags défectueux de Takata, qui peuvent exploser même en cas de collision mineure, ont créé un scandale aux Etats-Unis et conduit au rappel de 34 millions de véhicules dans le pays. Huit personnes sont décédées et on dénombre plus d'une centaine de blessés à travers le monde.

Le défaut en cause concerne le gonfleur qui peut éclater sous certaines conditions (ancienneté, humidité, etc.), projetant alors des fragments de métal et de plastique sur le conducteur ou le passager.

"Si nos avions et notre espace aérien étaient aussi dangereux que nos voitures et routes, les responsables de ces entreprises seraient (déjà) inculpés et il y aurait des changements radicaux dans l'industrie aéronautique", a fustigé mardi le sénateur démocrate Richard Blumenthal.

"La lassitude et la confusion ne cessent de croître" au sujet des rappels, a renchéri son collège Bill Nelson pointant la photo d'une victime, selon lui, des airbags Takata.

Nombre de grands constructeurs sont affectés parmi lesquels Honda, BMW, Fiat Chrysler, General Motors, Ford, Mazda, Mitsubishi Motors, Nissan, Subaru et Toyota.

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