Affaire Ghosn: son avocat en appelle à la Cour suprême

L'avocat japonais de Carlos Ghosn a déposé mercredi un recours devant la Cour suprême pour tenter de faire libérer son illustre client, de nouveau placé en garde à vue la semaine dernière, selon un bref communiqué du tribunal de Tokyo.

Aucun détail n'est donné sur l'argumentaire développé par Me Junichiro Hironaka, mais ce dernier avait indiqué mardi qu'il lancerait cette procédure, estimant que le bureau des procureurs agissait en dehors du cadre légal.

"Il est clair que M. Ghosn ne peut pas détruire de preuves ni s'enfuir, c'est pour cela qu'il avait été libéré sous caution (le 6 mars), donc on ne peut pas dire que cela a changé et l'arrêter sous ce prétexte", avait plaidé l'avocat devant la presse.

L'appel devant la Cour suprême, employé pour la première fois dans cette affaire, intervient quelques jours après que le tribunal a autorisé la garde à vue de l'ex-grand patron jusqu'au 14 avril sur des soupçons de détournement de fonds.

Déjà inculpé à trois reprises, l'ancien PDG de l'alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors avait été libéré sous caution début mars, après 108 jours en prison, moyennant le versement d'une caution d'un milliard de yens (8 millions d'euros), un fait qui était déjà exceptionnel sur ce type d'affaire.

Lui clame son innocence, de même que ses proches qui demandent au gouvernement français d'intervenir, et Me Hironaka brocarde des méthodes "cruelles".

"Si la procédure devant la Cour suprême n'aboutit pas, nous lancerons une demande de fin de garde à vue à l'échéance de la période en cours" afin qu'elle ne soit pas de nouveau étendue de 10 jours, avait-il prévenu aussi mercredi.

A cette occasion, il avait diffusé une vidéo enregistrée par Carlos Ghosn le 3 avril, à la veille de sa nouvelle interpellation. L'ancien capitaine d'industrie de 65 ans y dénonçait un "complot", un "coup de poignard dans le dos" de dirigeants de Nissan, pour tenter d'empêcher une fusion avec son partenaire français Renault.

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