1ère navette autonome sur route ouverte près de Lyon

Une navette autonome va être testée pendant deux ans dans la banlieue de Lyon, où elle se déplacera pour la première fois au milieu des autres véhicules, ont annoncé mardi les promoteurs de ce projet en marge du salon de l'environnement Pollutec.

Le véhicule circulera sur 1,2 kilomètre sur une ligne comprenant 6 stations entre le terminus de la ligne de tram T3 à Meyzieu et la zone d'activité des Gaulnes où travaillent 1.500 personnes.

A l'image de celle menée dans le quartier lyonnais de la Confluence, la plupart des expérimentations de navettes sans chauffeur dans le monde se font en site propre ou sur des voies privées.

La navette circulera gratuitement en début de matinée, entre 12 et 14h et en fin de journée, à une vitesse maximale de 25 kilomètres/heure.

Le projet est porté par des entreprises locales: le constructeur du véhicule Navya, le spécialiste des infrastructures Eiffage Energie Systèmes Centre-Est et l'autocariste Berthelet.

Ce trio ainsi que les entreprises desservies (Veolia et RTE) financeront le coût de l'exploitation, soit 480.000 euros sur les deux années de cette expérimentation. La métropole de Lyon a pour sa part investi 180.000 euros pour adapter les infrastructures routières.

"Cette expérimentation doit permettre de démontrer que ce type de service apporte un vrai plus aux usagers, susceptible de s'intégrer dans l'offre de service public de transports pour la desserte du +dernier kilomètre+", a expliqué Aurélien Berthelet, directeur général du groupe familial.

"Seuls 15% des salariés du secteur se rendent à leur travail avec des moyens autres que leur véhicule personnel", a relevé de son côté Olivier Malaval d'Eiffage, dont le groupe a travaillé sur la communication entre le véhicule et les infrastructures.

La navette devra notamment négocier deux ronds-points et des feux tricolores. Conformément à la réglementation existante, un opérateur sera présent à bord.

Le lancement du service est espéré pour le début 2019, sous réserve d'avoir obtenu d'ici là les autorisations administratives nécessaires.

Au fil de l'expérimentation, de nouvelles fonctionnalités vont pouvoir être testées, comme la synchronisation de la navette avec l'arrivée du tram.

Lorsqu'il ne circulera pas, ce véhicule à propulsion électrique sera abrité par une ombrière photovoltaïque qui rechargera ses batteries. Cette navette pourrait ainsi devenir un rare exemple d'un système de transport à énergie positive (produisant plus d'énergie qu'il en consomme).

Ses trois opérateurs industriels postuleront par ailleurs avec l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar) pour candidater à l'appel à projets de l'Ademe, doté de 50 millions d'euros, pour tester des solutions de mobilité innovante.

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