168 000 emplois perdus dans l'automobile depuis 2007 !

La 4ème édition du Salon de l’emploi Automobile, organisée par Autorecrute, filiale de l’Argus, et parrainée par le Conseil National des Professions de l’Automobile (CNPA), ouvrira ses portes le 20 novembre prochain au siège du Groupe Argus, à Paris. 500 postes seront à pourvoir dans le secteur automobile. A cette occasion, L’argus et Autorecrute dressent un état des lieux du marché de l’emploi automobile en France : un secteur qui représente entre 700 000 et 800 000 emplois directs ou non.

Entre 2001 et 2011, l’industrie automobile a perdu 30% de ses effectifs. Marché touché par la crise de 2008, délocalisations ou fermetures de site, l’emploi dans l’automobile reste tendu. Et même si certains indicateurs montrent une très légère reprise dans l’industrie, la tendance reste à la négative en France.

La France a perdu 40% de sa production automobile entre 2007 et 2014 ; 32 usines ont encore fermé au premier semestre dans l’Hexagone, contre 21 un an plus tôt. Selon la dernière étude du BIPE, la balance embauche/perte d’emploi dans l’activité automobile reste déficitaire sur la période 2010-2020. Elle est de - 3% chez les constructeurs, de - 4% pour les équipementiers de rang 1(1) et de - 2% pour ceux de rang 2. Paradoxalement, cette même étude révèle que les filières embaucheront entre 20 000 et 26 000 personnes chaque année.

La baisse de la production en France diminue mathématiquement le nombre d’emplois locaux dans le monde de l’industrie, qui rappelons-le, fait vivre selon les périmètres, 300 000 personnes dans le secteur amont (constructeurs et équipementiers directs et indirects) et 400 000 personnes en aval (commerce, réparations et services).

Un réveil des embauches

Malgré des chiffres en baisse, certains acteurs se montrent assez optimistes sur le développement de l’emploi en France, même si on constate une baisse constante de la production sur le territoire. L’un des indicateurs est le taux d’intérim dans les usines en France, qui dépasse parfois les 30%, et dont on peut penser qu’il poussera certains sites à embaucher.

Du côté des entreprises des services de l’automobile, l’embellie est là. Ces entreprises qui avaient été secouées par la crise économique depuis 2008 (six sur dix ont réduit leur effectif), recrutent à nouveau. Un quart d’entre elles déclarent avoir des besoins d’effectifs supplémentaires. 

Les profils les plus recherchés

Aujourd’hui, les industriels sont à la recherche de profils bien spécifiques liés au développement de l’hybridation, de l’électrique et des voitures connectées/autonomes, comme ceux pouvant assurer la conception et la production. L’électronique, la mécatronique pour la partie amont ou pour le développement de services en aval. Cet appétit pour les nouvelles compétences ne doit pas faire oublier que les sites de production sont également à la recherche de métiers techniques, comme les tourneurs-fraiseurs, les chaudronniers, etc.

Pilier de tout atelier de concession, le mécanicien confirmé (au moins échelon 9), qui peut utiliser la valise diagnostic, reste le maillon de base. Mais pour être immédiatement opérationnel, il doit avoir reçu les dernières formations spécifiques de la marque. Faute de tomber sur ce profil sur mesure, les concessionnaires sont prêts à prendre tout candidat possédant les bases nécessaires, quitte à lui faire suivre des stages complémentaires.

Encore plus rares, donc plus recherchés, sont les techniciens du diagnostic (échelon 12). Formés dans les écoles des marques, les "cotechs” ou "référents techniques" occupent des postes clés dans les ateliers. Les concessionnaires sont prêts à mettre le prix pour disposer de cette indispensable rare compétence.

La montée en puissance des hybrides, chez Toyota, mais aussi chez PSA et Honda, et des véhicules électriques, chez Renault, Nissan, smart et Volkswagen, a généré une demande croissante d’électriciens et d’électroniciens.

Dans la réparation-collision, les ateliers sont toujours en quête de carrossiers et de peintres, voire de carrossiers peintres. Ces hommes de l’art sont également courtisés par l’industrie, qui tire les salaires à la hausse. Bien que surqualifiés, ils sont aussi convoités par les poseurs de vitrage, qui, en plein essor, ne trouvent pas de personnel compétent.

Clé de voute de tout ce monde de l’entretien et de la réparation, le chef d’atelier (ou le directeur après-vente dans les grandes structures) est aussi un profil très prisé.

Des difficultés à recruter

Selon une récente étude réalisée par Autorecrute, 1er site de recrutement automobile, les deux tiers des recruteurs reconnaissent avoir des difficultés à dénicher la perle rare. Seuls 20% des postes sont pourvus en moins d’un mois et, dans 60% des cas, il faut entre un et trois mois.

Pour débusquer le bon candidat, le moyen le plus efficace est de recourir à une évolution interne dans l’entreprise. Viennent ensuite le bouche-à-oreille et les petites annonces sur le Web. Avant sa personnalité et son expérience, la première qualité du candidat sont ses compétences. Quant aux critères de sélection d’un employeur pour les candidats en recherche, c’est l’entreprise elle-même qui se place en première position, devant la marque et les missions.

Résultats d’une enquête réalisée par Autorecrute, 1er site de recrutement automobile et organisateur du Salon de l’emploi Automobile

En marge du Salon de l’emploi Automobile, Autorecrute a mené une enquête du 28 octobre au 9 novembre 2015 auprès de candidats en recherche d’emploi afin de connaître leurs attentes en matière de recrutement et leur perception du secteur de l’emploi. Au total 488 personnes ont répondu au questionnaire en ligne.

Ce qu’il faut retenir :

• 80,5% des candidats administrent leurs CV par mail contre 11,9% en main propre et 7,6% par courrier ; 30,1% des répondants ne rédigent pas de lettre de motivation 

• 74% des personnes interrogées considèrent ne pas recevoir suffisamment de réponses (positives comme négatives) à leurs candidatures 

• 40,4% des répondants sont mobiles au niveau régional ; 14,5% au niveau national et 13,3% à l’international 

• 42,8% des répondants déclarent être victimes de discrimination à l’embauche : 65,6% d’entre eux à cause de leur âge (soit 48,63% des hommes de plus de 45 ans), 13,7% pour des raisons géographiques et 12% de par leur origine ethnique ; 39,4% des femmes se sentent discriminées à cause de leur sexe 

• 52,3% des répondants estiment ne pas recevoir un salaire juste ; 42% seraient prêts à revoir leur salaire à la baisse 

• 70,1% des répondants jugent leurs perspectives professionnelles comme positives à horizon 2016 (parmi eux, 30,5% sont en recherche d’emploi). C’est le cas pour 4,6% des moins de 25 ans.

• Les moyens de recherche d’emploi les plus efficaces pour les candidats sont : les cabinets de recrutement (1), les candidatures spontanées (2) et les évolutions internes (3).

• Les critères de sélection les plus importants pour les candidats sont : l’entreprise (1), la marque (2) et les missions (3).