Wall Street chute (Dow Jones -1,76%, Nasdaq -2,21%)

Wall Street a terminé une semaine difficile sur une chute vendredi, dans le sillage des autres grandes places boursières et du marché du pétrole: le Dow Jones a perdu 1,76% et le Nasdaq 2,21%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a dégringolé de 309,54 points à 17.265,21 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 111,71 points à 4.933,47 points.

L'indice élargi S&P 500, particulièrement surveillé par les investisseurs, a perdu 39,86 points, soit 1,94%, à 2.012,37 points.

"Une dégringolade des prix du pétrole brut près de nouveaux plus bas depuis près de sept ans et la volatilité sur le marché des changes ont pesé sur le moral des investisseurs dans le monde", ont souligné les experts de Charles Schwab.

"La sinistrose a été exacerbée par les incertitudes avant les statistiques chinoises attendues [samedi] et à l'approche de la décision de la semaine prochaine de la Réserve fédérale américaine sur une éventuelle hausse des taux", ont-ils encore énuméré, évoquant "une anxiété palpable".

Mace Blickskilver, de Marblehead Asset Management, a estimé de son côté qu'"on commençait à se demander si l'effondrement du pétrole n'était pas en train de se transformer en crise financière", que pourraient révéler les difficultés de la société de gestion Third Avenue Management.

Ayant pignon sur rue, cette société a annoncé qu'elle liquidait un de ses fonds obligataires à haut rendement, Focused Credit Fund, dont les investisseurs se retiraient en masse.

"C'est énorme", a assuré M. Blicksilver, craignant que ce développement, qui témoigne d'une crise de liquidités, puisse préfigurer d'autres déconfitures.

Du côté de l'économie américaine, des statistiques très attendues sur la consommation n'ont pas suffi à regonfler le moral des investisseurs.

Les ventes de détail aux Etats-Unis ont augmenté de 0,2% en novembre, un peu en dessous des attentes (0,3%), mais sans prendre en compte le secteur automobile, elles ont fait mieux que prévu.

Autres nouvelles plutôt bonnes, les prix à la production se sont redressés plus que prévu en novembre, et le moral des ménages en décembre s'améliore.

Chris Low, chez FTN Financial, a estimé que ces chiffres ne servent qu'à confirmer la perspective d'une hausse des taux d'intérêt mercredi, sans témoigner d'une économie en forte expansion.

"Ce qu'on voit c'est que le marché n'est finalement pas très à l'aise avec l'idée d'une hausse des taux", a-t-il dit.

M. Blicksilver a noté pour sa part que le marché, selon lui exposé au risque d'une nouvelle correction après celle de la fin août, trouverait sa direction dans les indicateurs chinois du week-end, notamment sur la production industrielle et les ventes de détail.

Le marché obligataire est fortement monté. Le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichait vers 21h20 GMT à 2,134% contre 2,231% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,883% contre 2,967% la veille.

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