Superbonus : Super mauvaise idée !

Après les nouvelles annonces hier du Premier ministre Manuel Valls sur le superbonus pour l’achat d’un véhicule hybride rechargeable ou électrique, le CNPA dénonce une mesure qui relève plus d’un effet de communication du Gouvernement que d’une réelle volonté de renouveler le parc d’une manière efficace. En effet, l’enveloppe de 28 millions d’euros allouée à ce superbonus est largement insuffisante et les critères s’avèrent trop restrictifs, tant sur les zones que sur les ménages concernés.

Des critères sociaux et géographiques inadaptés
Ce superbonus sera octroyé selon des critères géographiques et sociaux. L’Etat crée donc une distorsion de concurrence entre le professionnel de l’automobile installé dans une zone Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) et celui qui ne l’est pas. Cela impactera également les particuliers lors de la vente d’un véhicule d’occasion. Ces mesures étant trop limitatives, le CNPA souhaite l’extension de cette prime à tout le territoire et pas seulement aux habitants des zones de PPA. Un amendement au projet de loi transition énergétique a déjà été déposé en ce sens et cosigné par une dizaine de députés.

Où est la logique ? Non seulement c’est dans les zones rurales (non concernées par les PPA) que le parc le plus ancien est important, mais en plus, un ménage non imposable n’est pas réellement incité à acheter un véhicule d’occasion récent Euro 6.

La prise en compte des critères sociaux et géographiques, compte tenu de l’enveloppe globale, ne permettra donc pas un renouvellement significatif du parc. D’autant que ce dispositif exclut, une fois de plus, les véhicules industriels et les deux-roues.
 

Moins de demi-mesures, plus de solutions concrètes
Le CNPA rappelle qu’il est force de proposition en terme de gestion du parc automobile. Alors, plutôt qu’avoir de fausses bonnes idées, le Gouvernement devrait se pencher davantage sur des solutions concrètes, telles que l’entretien régulier des moteurs des véhicules les plus anciens, le contrôle des émissions de polluants atmosphériques ou la mise en place de la « pastille verte ».

Il est grand temps que les pouvoirs publics ouvrent une vraie concertation avec les professionnels de l’automobile, acteurs incontournables, dans la promotion de nouvelles logiques de mobilité.