Pour le CNPA, il faut intensifier les contrôles techniques

Une intensification des contrôles techniques pour les voitures les plus anciennes ne pénaliserait pas les ménages les plus modestes, qui bénéficieraient d'un meilleur suivi de leur voiture et éviteraient des réparations coûteuses, selon une étude dévoilée lundi par le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA).

D'après cette étude, le surcoût pour les ménages d'une annualisation des contrôles imposés aux voitures de plus de sept ans serait en moyenne de 34 euros par véhicule chaque année. Pour les ménages les plus pauvres, il serait de 40 euros par véhicule et pour les plus riches, de 22 euros.

"La répartition serait relativement inégalitaire mais, en termes de coût annuel par véhicule, considérer que cela serait un coup terrible porté aux ménages pauvres comparé aux plus riches est très loin de la réalité", assure l'étude, réalisée par l'économiste Bernard Jullien à la demande du CNPA.

"L'annualisation du contrôle technique permettrait aux propriétaires des véhicules inspectés une maintenance plus suivie de leur véhicule, leur assurant une meilleure fiabilité et une moindre ocurrence de défauts sévères, qui pourraient être détectés plus rapidement", ajoute en outre l'auteur de ce travail.

En France, les véhicules les plus anciens sont contrôlés tous les deux ans. Mais l'Union européenne souhaiterait des contrôles plus fréquents, sur le modèle du 4/2/1 (premier contrôle après quatre ans, le deuxième après six ans, puis des contrôles tous les ans), au lieu du système 4/2/2 en vigueur dans l'Hexagone.

Dans un avis répondant aux propositions de la Commission européenne, le Sénat a toutefois rejeté cette possibilité. "Les véhicules les plus anciens appartenant généralement à des conducteurs aux revenus modestes, l'intensification des contrôles constituerait une lourde charge pour leurs propriétaires", a-t-il estimé.

Un argument rejeté par l'auteur de l'étude. "L'idée selon laquelle les contrôles techniques sont une espèce de damnation pour les ménages les plus modestes, c'est quelque chose qu'on ne retrouve pas dans les statistiques", assure Bernard Jullien.

"Globalement, on reste sur des montants très limités. Et l'intensification des contrôles amènerait les ménages les plus modestes à faire plus tôt des réparations qu'ils pourraient être tentés de reporter, quitte à payer au final plus cher", ajoute-t-il.

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