Pétrole, Chine, Renault: la Bourse de Paris en baisse (-0,49%)

La Bourse de Paris a terminé dans le rouge lundi (-0,49%), ne parvenant pas à rebondir après deux jours de baisse, dans un marché toujours préoccupé en ce début d'année par le pétrole et la Chine.

L'indice CAC 40 a perdu 20,59 points à 4.189,57 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,5 milliards d'euros. Vendredi, il avait terminé sur une très forte baisse de 2,38%, au plus bas depuis un an.

Le marché parisien s'est montré hésitant, dessinant des mouvements assez erratiques tout au long de la journée, sans parvenir à rebondir.

"La place parisienne ne parvient pas à se relever après sa chute de la semaine dernière, malgré la fermeture de Wall Street et l'absence de chiffres macroéconomiques", résume Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.

La Bourse de New York est restée fermée lundi en raison d'un jour férié et aucun indicateur de premier plan n'était inscrit à l'agenda.

Selon M. Murail, "un climat anxiogène" pèse sur le marché, se traduisant par la "poursuite de la baisse du prix des matières premières et notamment du pétrole".

Les investisseurs continuaient d'être déprimés par les cours du pétrole, qui ont tenté un léger rebond lundi en cours d'échanges européens, après avoir nettement chuté depuis vendredi, alors que la perspective du retour des exportations iraniennes de brut risque d'aggraver la surabondance d'offre sur le marché.

Comme annoncé depuis des mois, le ministère iranien du Pétrole a ordonné lundi l'augmentation de la production pétrolière du pays de 500.000 barils par jour, alors que le pays produit actuellement 2,8 millions de barils par jour.

Par ailleurs, les investisseurs ont opté pour la prudence à la veille de la publication d'indicateurs importants en Chine, dont la croissance pour le quatrième trimestre, la production industrielle et les ventes au détail.

La semaine sera également marquée par la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi pour laquelle les attentes restent limitées, estime Renaud Murail.

"Au-delà du discours qui devrait être très accommodant de la BCE, le marché n'attend pas d'annonce particulière liée à l'extension de son programme de quantitative easing" (assouplissement quantitatif, ndlr), avance-t-il.

Parmi les valeurs, le secteur pétrolier a terminé en ordre dispersé. Total a pris 1,13% à 38,08 euros, mais Technip a perdu 1,48% à 37,85 euros, et Maurel et Prom 6,69% à 2,37 euros.

Casino a chuté lourdement (-8,44% à 36,66 euros), alors que l'agence Standard and Poor's a menacé d'abaisser la note du groupe, qui se retrouverait en catégorie "spéculative".

Renault a abandonné 1,28% à 74,17 euros après avoir été lourdement sanctionné en fin de semaine dernière. Des représentants du constructeur ont été entendus par la commission technique indépendante mise en place par le gouvernement après le scandale Volkswagen, qui a relevé des dépassements de seuils de pollution chez le groupe français.

EDF a terminé en baisse de 3,54% à 11,45 euros. Le groupe va passer une charge d'environ 800 millions d'euros dans ses comptes 2015, qui réduira de l'ordre de 500 millions d'euros son bénéfice net annuel, suite à la décision de la ministre de l'Energie, Ségolène Royal, fixant à 25 milliards d'euros le coût du centre d'enfouissement de déchets nucléaires Cigéo.

Areva a lâché 10,13% à 4,00 euros après avoir indiqué que la nouvelle évaluation du coût de Cigéo, supérieure aux estimations initiales, allait le conduire à passer une provision supplémentaire de l'ordre de 250 millions d'euros.

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