Le pétrole et la Chine pèsent sur les Bourses européennes

Les Bourses européennes sont reparties à la baisse mercredi, après une légère reprise la veille, toujours pénalisées par la faiblesse des prix du pétrole et les inquiétudes sur le ralentissement de l'économie chinoise. Les valeurs automobiles ont souffert.

"Les secteurs cycliques entraînent à la baisse les indices européens alors que le pétrole coule de nouveau et menace de venir titiller les points bas touchés en 2015", ont relevé les analystes du courtier Aurel BGC.

Les prix du pétrole étaient en net repli mercredi tant dans les échanges européens qu'en début de journée à New York.

Les marchés s'inquiètent aussi de l'économie chinoise, après des récents indicateurs décevants. La banque centrale chinoise a abaissé mercredi le cours de référence du yuan face au dollar, au plus bas depuis avril 2011.

"En faisant baisser le yuan, la Chine va alimenter la baisse de l'inflation dans le monde et ainsi compliquer la tâche des autres banques centrales", selon les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC.

L'Eurostoxx 50 a reculé de 1,22%.

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,26%, après avoir lâché plus de 2% au cours d'une séance animée. L'indice CAC 40 a perdu 57,16 points à 4.480,47 points, dans un volume d'échanges de 3,4 milliards d'euros. La veille, il avait pris 0,34%.

Le secteur pétrolier a souffert, Technip perdant 3,78% à 41,66 euros, Total 0,96% à 39,77 euros, Maurel et Prom 4,17% à 2,76 euros, CGG 3,05% à 2,54 euros ou Vallourec 4,02% à 7,71 euros.

Les valeurs industrielles ont également tiré le marché vers le bas à l'image de PSA Peugeot Citroën (-5,25% à 14,79 euros), Renault (-2,27% à 87,41 euros), Schneider Electric (-1,77% à 50,52 euros) et ArcelorMittal (-6,36% à 3,70 euros).

La Bourse de Londres a terminé sur en baisse de 1,04%, inquiète pour l'économie chinoise, ainsi que des tensions géopolitiques, dont l'essai nucléaire nord-coréen. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a cédé 63,86 points à 6.073,38 points.

Les minières sont restées déprimées: BHP Billiton a cédé 4,91% à 709,40 pence, Rio Tinto 4,80% à 1.846,50 pence et Anglo American 4,52% à 270,40 pence. Le producteur d'or Fresnillo a toutefois gagné 0,28% à 721,50 pence, profitant du statut de valeur refuge du métal jaune.

Les banques les plus exposées au marché chinois ont reculé comme Standard Chartered (-3,14% à 515,60 pence) et HSBC (-2,74% à 508,30 pence), tandis que l'assureur Prudential cédait 2,98% à 1.432 pence.

Les pétrolières ont aussi terminé dans le rouge: Royal Dutch Shell (action "A") a perdu 1,87% à 1.497,50 pence, BP 1,35% à 343,45 pence et BG Group 2,22% à 955,40 pence.

A Francfort, l'indice vedette Dax a abandonné 0,93% à 10.214,02 points. L'indice des valeurs moyennes MDax a fait pire, avec un repli de 1,18% à 19.989,88 points.

L'action de Lufthansa a été celle qui a le mieux tiré son épingle du jeu, progressant de 1,57% à 15,16 euros.

Quelques autres valeurs sont également parvenues à gagner du terrain, comme SAP (+0,87% à 72,05 euros) ou Deutsche Telekom (+0,63% à 16,09 euros).

Mais la majorité des valeurs du Dax a souffert, avec un secteur automobile allemand une nouvelle fois à la peine. BMW a perdu 3,31% à 88,78 euros. L'équipementier Continental a lui reculé de 3,16% à 209,80 euros et Daimler de 2,54% à 71,76 euros. Volkswagen a reculé de 2,06% à 118,90 euros.

La Bourse de Milan a clôturé en forte baisse, l'indice FTSE Mib perdant 2,67%, à 20.422 points.

Seul Ferrari a terminé en hausse, prenant 0,22%, à 44,6 euros.

Son ancienne maison-mère, Fiat Chrysler Automobiles (FCA), perdait elle 5,20%, à 7,93 euros, tandis que Exor, la holding de la famille Agnelli, cédait 4,52%, à 38,67 euros.

La plus forte baisse a été Banca Mediolanum, dévissant de 6,34%, à 6,425 euros. D'autres banques étaient aussi à la peine comme Banco Popolare (-4,30%, à 11,8 euros) et Unicredit (-4,05%, à 4,812 euros).

A Madrid, l'indice vedette Idex 35 a reculé de 1,48% à 9.197,40 points au terme d'une séance calme en raison d'un jour férié, retrouvant des niveaux de l'automne 2013.

La baisse du brut a pesé sur le groupe pétrolier Repsol qui a lâché 2,86% à 9,69 euros. Le fabricant d'acier inoxydable Acerinox a quant à lui pâti de l'économie chinoise (-4,42% à 9,98 euros).

La Bourse de Bruxelles a aussi terminé dans le rouge, l'indice Bel-20 reculant de 1,08% à 3.613,69 points.

Le groupe de métallurgie Bekaert a enregistré la plus forte baisse (-4,89% à 29,56 euros), suivi par le chimiste Solvay (-2,97% à 93,01 euros). Selon le quotidien économique belge L'Echo, le groupe a décidé de mettre en vente sa division active dans les polyamides. Le projet n'en serait toutefois qu'à un stade préliminaire. Interrogée par l'AFP, une porte-parole du groupe a refusé de commenté les "rumeurs de marché".

A contre-courant, l'assureur Delta Lloyd a progressé de 1,14% à 5,25 euros.

La Bourse de Lisbonne, seule à rester dans le rouge mardi, a de nouveau perdu 0,98%, l'indice PSI 20 terminant à à 5.164,26 points, pénalisé surtout par la banque BCP (-3,00% à 4,85 centimes d'euro) et par le groupe pétrolier et gazier Galp Energia (-2,24% à 9,83 euros).

La banque BPI a toutefois rebondi de 1,53% à 1,13 euro, après avoir dévissé la veille de 4,05%.

La Bourse suisse a accentué ses pertes mercredi: l'indice SMI a clôturé la séance en recul de 1,01% à 8.613,42 points.

Les craintes pour l'économie chinoise ont particulièrement affecté les valeurs du luxe Richemont (-1,88% à 68 CHF) et Swatch (-1,54% à 326,20 CHF), la Chine étant de loin le principal débouché pour les exportations horlogères.

Les assureurs Swiss Re (-0,36% à 96,35 CHF), Zurich Insurance (-0,28% à 249,80 CHF), s'en tiraient relativement bien. Les bancaires Credit Suisse et UBS ont reculé respectivement de 1,03% à 21,09 CHF et de 0,94% à 19,03 CHF. Julius Bär cédait aussi 2,39% à 46,22 CHF.

L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,44% à 428,76 points.

Le recul le plus important concernait ArcelorMittal tandis qu'à la hausse, l'assureur NN Group gagnait 3,33% à 32,24 euros.

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