La croissance mondiale préoccupe la Bourse (-3,19%)

La Bourse de Paris a une nouvelle fois perdu beaucoup de terrain vendredi (-3,19%), concédant sa quatrième séance de baisse consécutive, le ralentissement économique chinois suscitant des doutes sur la croissance mondiale. Les valeurs du secteur automobile ont tenté de résister après avoir été lourdement chahutées ces derniers temps.

L'indice CAC 40 a perdu 152,56 points à 4.630,99 points, dans un volume d'échanges étoffé de 5,5 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 2,06%.

Parmi les autres marchés européens, Francfort a lâché 2,95% et Londres 2,83%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a perdu 3,17%

"Le marché connaît un pic de volatilité et l'inquiétude ne retombe pas pour l'instant", note Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

Le marché parisien a fait face depuis l'ouverture à une forte volatilité, commençant en nette baisse avant de revenir près de l'équilibre en fin de matinée, puis de perdre à nouveau beaucoup de terrain, pénalisé par Wall Street.

"Les indices européens suivent les marchés américains, qui reculent fortement alors qu'ils résistaient plutôt bien jusqu'à présent", souligne M. Baradez.

L'expiration de produits dérivés comme des contrats à terme et des options, habituelle le troisième vendredi du mois, a également pu rendre la séance très erratique et amplifier les variations.

Selon M. Baradez, "les investisseurs sont soumis à un cumul de facteurs", entre les craintes sur la croissance mondiale, les incertitudes sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et les possibles élections en Grèce.

Dans l'immédiat, "les investisseurs sont surtout préoccupés par la nouvelle chute des marchés asiatiques", rappelle Aurel BGC.

La Bourse de Shanghai a de nouveau plongé vendredi, terminant sur une chute de plus de 4%, alimentant les craintes sur le ralentissement chinois et ses conséquences sur l'économie mondiale.

L'activité manufacturière chinoise s'est en outre encore contractée lourdement en août, selon l'indice PMI de Markit.

"L'investisseur a peur!" résume Franklin Pichard, le directeur de Barclays Bourse.

Il "s'interroge sur la réalité du niveau de croissance de la Chine, craignant qu'un atterrissage trop brutal de l'économie chinoise n'entraîne un ralentissement plus prononcé de l'économie mondiale", juge-t-il.

Le marché parisien n'a en revanche pas profité d'indicateurs meilleurs que prévu en zone euro, où la croissance de l'activité privée a accéléré en août, selon les indices PMI.

Ces chiffres sont "un peu au-dessus des attentes en août, mais ce n'est pas grâce à la France qui a déçu, au contraire de l'Allemagne qui a fait mieux que le consensus", observe Aurel BGC.

Enfin, le marché a fait face à la démission, jeudi soir, du Premier ministre grec Alexis Tsipras, qui se traduira par des élections législatives anticipées en septembre.

Sur le marché parisien, où aucune valeur du CAC 40 n'a terminé en hausse, plusieurs poids lourds de la cote ont plombé le marché, à l'image de Sanofi (-3,98% à 89,26 euros), Total (-3,45% à 41,08 euros), Airbus Group (-4,51% à 57,39 euros) et Engie (-3,57% à 16,21 euros).

Le secteur financier a été sous pression, avec BNP Paribas (-3,87% à 55,58 euros), Crédit Agricole (-2,53% à 11,94 euros), Société Générale (-4,26% à 43,54 euros) et Axa (-3,81% à 22,07 euros).

Quelques valeurs du secteur automobile ont tenté de résister après avoir été lourdement chahutées ces derniers temps, à l'instar de Renault(-1,64% à 73,95 euros) et Valeo (-1,33% à 107,90 euros). PSA Peugeot Citroën a perdu 4,60% à 15,46 euros.

Mercialys a nettement progressé (+1,17% à 21,15 euros), après un relèvement de recommandation par Goldman Sachs.

Suez Environnement a limité la casse (-1,85% à 16,15 euros) grâce à un relèvement de recommandation par RBC Capital.

Ingenico a pâti (-6,23% à 116,55 euros) d'un abaissement de recommandation par Morgan Stanley, tout comme Essilor (-4,62% à 104,30 euros) par Bank of America-Merrill Lynch.

Maurel et Prom a enregistré une nette hausse (+1,56% à 4,61 euros) après avoir annoncé l'ouverture de deux premiers puits sur le champ gazier de Mnazi Bay, en Tanzanie.

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