La Bourse de Tokyo met fin à une série de six séances positives (-0,99%)

La Bourse de Tokyo a fini dans le rouge jeudi après six séances positives d'affilée, minée par un recul inattendu des commandes de biens d'équipement au Japon qui vient conforter les craintes d'une nouvelle récession.

La bonne performance de la Bourse de Shanghai, qui a bondi de près de 3% jeudi après sept jours de fermeture, n'a pas permis d'inverser la tendance.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,99% (-181,81 points) à 18.141,17 points.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part fléchi de 0,79% (-11,77 points) à 1.481,40 points.

La séance a été très active avec 2,3 milliards de titres échangés sur le premier marché.

Du côté des changes, le dollar valait 119,80 yens, en retrait par rapport à son cours de la veille à la clôture, tout comme l'euro qui cotait 134,85 yens.

Outre ce léger regain du yen, défavorable aux titres exportateurs nippons, la place tokyoïte a été affectée par l'annonce d'un nouveau déclin en août des commandes de biens d'équipement (-5,7% sur un mois) alors que les économistes misaient sur une hausse de 2,3%. Le gouvernement a révisé par conséquent son diagnostic estimant désormais que ces commandes étaient "à l'arrêt".

Cet indicateur médiocre intervient après une volée de mauvaises nouvelles, au point que les observateurs redoutent une nouvelle contraction de l'activité au troisième trimestre. Les chiffres du Produit intérieur brut (PIB) de la période seront dévoilés mi-novembre.

Selon des courtiers, le Nikkei devrait cependant se stabiliser dans un contexte mondial favorable. Les marchés ont renoué ces derniers jours avec l'optimisme après les récentes turbulences alimentées par les inquiétudes sur la Chine.

Les espoirs d'un assouplissement de la Banque du Japon (BoJ) fin octobre restent en outre élevés, même si son gouverneur a tenu mercredi un discours résolument optimiste, relativisant les faiblesses de l'économie et jugeant que l'archipel était désormais sorti de déflation.

 

La distribution à la peine

La séance, qui a vu 129 valeurs du Nikkei baisser, 89 augmenter et 7 stagner, a été dominée par une chute des actions du secteur de la distribution qui dévoile cette semaine ses comptes.

Plus fort plongeon du jour, Aeon a perdu 7,16% à 1.832,5 yens au lendemain de la divulgation de résultats semestriels plutôt bons mais sans relèvement des prévisions annuelles.

Par ailleurs, le groupe risque de souffrir d'une consolidation du secteur. Ses concurrents FamilyMart et Uny Group pourraient annoncer sous peu leur fusion qui les placerait au deuxième rang dans le domaine très lucratif des "konbinis", supérettes multi-services ouvertes 24H/24. Leurs titres ont également reculé, de 3,86% à 5.220 yens pour FamilyMart, de 2,70% à 713 yens pour Uny Group.

De même, Seven & I Holdings a lâché 2,20% à 5.421 yens juste avant d'abaisser ses estimations pour l'ensemble de l'exercice en dépit de la très bonne santé de ses "konbinis".

Fast Retailing, propriétaire de la marque Uniqlo et poids lourd de la cote, s'est replié de 2,32% à 48.640 yens. Il a publié après la clôture des comptes annuels records et s'attend à une nouvelle progression cette année mais dans des proportions inférieures à ce qu'attendaient les analystes.

Dans l'automobile, Toyota a fait du surplace (-0,02% à 7.349 yens), tandis que sa filiale Hino Motors, fabricant de poids lourds, pâtissait d'un abaissement de recommandation par une maison de courtage (-4,18% à 1.260 yens). Nissan a évolué quant à lui à rebours du marché (+1,36% à 1.189 yens).

Côté électronique, Sony a abandonné 1,62% à 3.153 yens, alors que circulent des rumeurs de cession de sa part dans une filiale américaine du secteur de la musique, Sony/ATV Music Publishing.

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