La Bourse Tokyo chute de 0,9%

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo, qui avait ouvert en petite hausse mercredi, a finalement terminé sur une baisse de 0,99%, sur fond de hausse du yen et de craintes géopolitiques accentuées par un nouvel essai nucléaire nord-coréen.

A l'issue des échanges, le Nikkei 225 a perdu 182,68 points à 18.191,32 points. Il avait déjà lâché plus de 650 points lundi et mardi, en raison des tensions entre l'Arabie Saoudite et l'Iran et de mouvements défavorables des monnaies.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé pour sa part 1,05% pour s'afficher à 1.488,84 points (-15,87 points).

La séance a été un peu plus animée que celles des deux jours précédents, avec 2,08 milliards de titres échangés sur le premier marché.

Du côté des changes, le dollar est descendu à 118,75 yens (contre 119,40 mardi à la fermeture et 119,10 à l'ouverture mercredi), et l'euro à 127,65 yens, plus d'un yen et demi de moins que la veille.

L'essai nucléaire nord-coréen est venu renforcer la tendance actuelle des investisseurs à fuir les risques dans un marché déjà touché par le ralentissement de l'économie chinoise et les tensions au Moyen-Orient, selon les courtiers.

Sur les 225 composantes du Nikkei, 173 ont baissé, 45 augmenté et 7 stagné.

Les constructeurs automobiles et autres groupes exportateurs ont été les premières victimes du renforcement du yen: Toyota a abandonné 1,98% à 7.083 yens, Nissan 2,45% à 1.195 yens et Honda 0,66% à 3.636 yens.

L'action du fabricant de ceintures et coussins de sécurité d'automobiles Takata a pour sa part dévissé de 7,68% à 817 yens en raison d'un démenti de plan de sauvetage envisagé par les constructeurs nippons.

- L'effet Apple -

Le titre Takata s'était envolé de 13,75% lundi après un article de presse évoquant la possibilité d'une aide financière de la part des principaux clients du groupe embourbé dans une sale affaire d'airbags défectueux.

Les industries lourdes ont aussi été délaissées mercredi (-5,18% pour IHI à 311 yens, -3,18% pour Hitachi à 352 yens, -2,52% pour Kawasaki Heavy Industries à 426 yens et -2,13% pour Mitsubishi Heavy Industries à 513 yens). Idem pour les sociétés pétrolières (Inpex a lâché 3,21% à 1.177 yens et JX Holdings 3,61% à 486 yens).

Alors que se tient cette semaine le salon de l'électronique CES de Las Vegas, les fabricants de composants nippons ont été heurtés par des informations selon lesquelles Apple aurait décidé de réduire de 30% sa production d'iPhone 6s et 6s Plus au premier trimestre.

Cet ajustement temporaire des stocks est présenté en une du quotidien économique Nikkei qui dit s'appuyer sur les dires de fournisseurs d'éléments pour les célèbres smartphones américains.

Etaient ainsi notablement pénalisées les actions des fabricants d'écrans à cristaux liquides Sharp (-3,27% à 118 yens) et Japan Display (-3,52% à 329 yens), ainsi entre autres que les fournisseurs de composants TDK (-4,01% à 7.180 yens) et Kyocera (-1,80% à 5.347 yens).

Sony, qui procure à Apple les capteurs Cmos des caméras des iPhone, a chuté de 2,19% à 2.897,50 yens à la fermeture, après avoir pourtant ouvert en hausse.

D'autres informations venaient en outre troubler le jeu, le quotidien Sankei Shimbun indiquant que Sharp envisageait de céder à Kyocera son activité de photocopieurs.

"Il est inexact que nous ayons un tel projet", a démenti Sharp dans un bref communiqué.

L'action du pionnier japonais des jeux vidéo Nintendo a pour sa part dévissé de 7,61% à 15.160 yens, à cause d'une dégradation d'appréciation par un analyste qui s'inquiète pour les résultats à venir de l'entreprise.

kap/spi

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