La Bourse de Paris toujours plombée par la Chine (-2,06%)

La Bourse de Paris a terminé en fort repli jeudi (-2,06%), connaissant une troisième séance de recul, toujours pénalisée par les fragilités de l'économie chinoise qui soulève des craintes quant à la croissance mondiale.

L'indice CAC 40 a perdu 100,55 points à 4.783,55 points, dans un volume d'échanges nourri de 4,0 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 1,75%.

Parmi les autres marchés européens, Francfort a lâché 2,34% et Londres 0,56%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a perdu 2,23%.

Le marché s'est montré hésitant en tout début de séance, avant de perdre plus nettement du terrain au fil de la journée, souffrant de la baisse marquée de Wall Street.

"La baisse est très sévère sur le marché, qui est focalisé sur la Chine", résume Xavier de Villepion, vendeur d'actions à HPC.

"La conjoncture dans le pays inquiète et les investisseurs se demandent par conséquent où en est l'économie mondiale, parce que la croissance n'est pas bien fameuse aux Etats-Unis et patine en Europe", selon lui.

Les investisseurs ont toujours les yeux rivés sur le marché chinois, qui souffre d'une grande volatilité en raison des inquiétudes sur les fragilités de l'économie chinoise.

La Bourse de Shanghaï a ainsi terminé jeudi sur une chute de près de 3,5%, trébuchant à nouveau après son sursaut de la veille.

"Les dévaluations de la semaine dernière ont réveillé des craintes sur une amplification du ralentissement chinois, ce qui prive la croissance mondiale d'un de ses moteurs", observe Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.

Le marché s'est également interrogé sur l'avenir de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Selon le compte rendu de la dernière réunion de la Fed de fin juillet, ses membres ont encore des doutes sur le bien-fondé d'une hausse imminente des taux d'intérêt alors que l'inflation reste atone et que le ralentissement chinois inquiète.

"La Fed maintient les investisseurs en haleine", résument les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC.

Ce discours n'a pas vraiment renforcé les attentes d'une hausse en septembre, ce qui devrait plaire aux marchés qui redoutent de ne plus bénéficier à terme du soutien de la banque centrale.

Mais cela n'a pas été le cas "tant les craintes quant à la capacité de l'économie mondiale de rester bien orientée se diffusent", selon Crédit Mutuel-CIC.

Les indicateurs américains du jour ont de leur côté été contrastés et ont eu peu d'impact. L'indice composite des principaux indicateurs a légèrement régressé en juillet, les reventes de logements ont poursuivi leur hausse et l'activité manufacturière de la région de Philadelphie a augmenté en août.

Enfin, la Grèce est passée au second plan. Le pays a remboursé à la Banque centrale européenne les 3,4 milliards d'euros qui lui étaient dus, après le déblocage d'une tranche d'aide de 23 milliards d'euros.

Parmi les valeurs, le secteur automobile, exposé à l'économie chinoise, a souffert. Renault a perdu de 4,67% à 75,18 euros, Michelin 1,18% à 86,56 euros, Valeo 2,32% à 109,35 euros et PSA Peugeot Citroën 1,52% à 16,20 euros.

De même, le luxe a été pénalisé avec LVMH (-3,93% à 148,05 euros) et Kering (-2,69% à 162,80 euros).

Les valeurs bancaires ont nettement reculé, à l'image de BNP Paribas (-1,90% à 57,82 euros), Crédit Agricole (-3,85% à 12,25 euros) et Société Générale (-2,82% à 45,48 euros).

Plusieurs titres qui avaient récemment grimpé ont été vendus par les investisseurs, à l'instar de Rubis (-4,88% à 64,00 euros), Safran (-2,60% à 68,08 euros) et Veolia (-3,95% à 19,84 euros).

Le secteur pétrolier a terminé en ordre dispersé alors que les cours du pétrole ont tenté de se stabiliser à l'ouverture à New York, après une forte baisse. Technip a pris 1,03% à 46,68 euros mais Total a perdu 0,97% à 42,55 euros.

Vivendi (-2,62% à 22,65 euros) n'a pas profité de l'encaissement du solde du prix de la vente de sa participation dans Numericable-SFR (-4,59% à 45,70 euros), racheté par le groupe Altice en février.

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