Etude ALLIANZ: La fin de l'âge d'or de la voiture en ville

Autopartage, covoiturage, vélos en libre-service... Dans les villes du monde entier, les alternatives à la voiture particulière ont le vent en poupe. Initiatives isolées ou véritables tendances de fond ? L'état de l'art avec Allianz Global Assistance, toujours en veille sur les mutations en cours pour anticiper les services de demain.

De nouvelles formes de mobilité apparaissent en ville

De New-York à Paris, de Berlin à Madrid : l'âge d'or de la voiture particulière semble révolu dans les métropoles des pays développés. Depuis près d'une décennie, le recours à la voiture individuelle, jusque-là en augmentation constante, stagne, voire, recule dans ces grandes agglomérations. Ainsi, en Europe, ils ne sont plus que 17% des Parisiens, 23% des Madrilènes et 31% des Berlinois à utiliser leur voiture personnelle pour se déplacer1. Aux Etats-Unis, c'est également la fin du " driving boom ". Entre 2004 et 2012, les kilomètres parcourus par personne ont diminué au rythme de 1% par an.

 

La voiture est délaissée au profit de solutions alternatives aux Etats-Unis et en Europe principalement : les transports publics, la marche ou le vélo font de plus en plus d'adeptes. Prenons les transports urbains, en France, leur fréquentation a progressé de 25% entre 2000 et 2010. Aux Etats-Unis, elle a grimpé de 10% entre 2004 et 20123. Le prix des moyens de transport en commun reste effectivement abordable (moins d'1 euro le billet en Chine, de 1 à 2 euros dans les capitales européennes, sauf à Londres où le billet s'élève à 3,55 livres minimum soit 5,35 euros).

Mais surtout, de nouveaux concepts de mobilité apparaissent aux quatre coins du monde : l'autopartage, le co-voiturage, la location de voitures entre particuliers ou encore, le transport à la demande, les vélos en libre-service. Portées par les technologies numériques qui facilitent la mise en relation entre individus, ces solutions sont fondées sur l'économie du partage.

Autre tendance " lourde " : l'intermodalité. Dans les villes du monde entier, qu'il s'agisse des pays émergents ou non, on prend l'habitude de combiner différents modes de transport pour un même trajet. Il s'agit d'une tendance forte qui ressort dans l'observatoire " Les 10 tendances qui réinventent la mobilité "4. Des applications telles que Sharette existent déjà pour optimiser son trajet en intégrant tous les types de transport.

 

Pourquoi de telles évolutions?

Bien sûr, des motifs économiques tels que la crise, le prix élevé des carburants ou du stationnement (entre 20 euros par jour à Lisbonne jusqu'à 50 euros par jour à Londres) expliquent le désintérêt pour la voiture individuelle, mais ce ne sont pas les seuls.
Dans la plupart des grandes agglomérations mondiales, les systèmes de transports saturent : la population urbaine croît de façon vertigineuse. Pour la première fois en 2007, le taux d'urbanisation mondial a dépassé 50%. En 2050, nous serons 70% à vivre dans les villes ! Par ailleurs, les citadins se font de plus en plus mobiles et multiplient les déplacements.
Développement des transports en commun ou des zones piétonnes, diminution des places de parking (en dix ans, Paris a perdu 15% de ses places en surface…) et les initiatives prises par les pouvoirs publics pour décongestionner la circulation ou améliorer la qualité de l'air impactent les habitudes et incitent au report modal. Ainsi d'ici à 2020, la vitesse sera limitée à 30 km/h dans 90 % des rues de Paris, tendance en cours de déploiement à Londres également.

Enfin, et c'est là un vrai changement de comportement, l'image de la voiture a évolué. Dans la majeure partie des pays, à l'exception de l'Asie, elle ne représente plus un marqueur social incontournable, surtout chez les jeunes générations. D'une façon générale, les consommateurs privilégient de plus en plus l'usage et non la propriété, poussés en cela par l'essor des applications mobiles et des réseaux sociaux, qui font le lien. On se prête sa tondeuse, échange son appartement via le web… dans cette logique, posséder une voiture semble de moins en moins pertinent. Ce qui compte, c'est de se déplacer.

 

Des pratiques qui restent encore embryonnaires

Aujourd'hui, le mouvement est enclenché : les solutions alternatives collaboratives existent et sont sur le marché, portées par les villes, les start-ups ou de grands acteurs de la mobilité. Les services d'autopartage et de vélos en libre-service sont bien répandus dans des pays comme la Suisse, la France, l'Allemagne, l'Autriche, l'Espagne ou encore, les Pays-Bas. Berlin par exemple ne compte pas moins de 10 sociétés d'autopartage. Aux Etats-Unis, des villes comme New York, Chicago et San Francisco et plus récemment, Indianapolis, ont adopté ce système.

Malgré tout, l'usage de ces modes innovants reste encore marginal, quel soit le pays. À titre illustratif, le taux de pénétration de la location de voiture entre particuliers était de 0,2 % en France en 20135.

Et demain ? Des solutions appelées à monter en puissance !
Pour de nombreux experts, la demande pour les services de mobilité partagée devrait rapidement gagner du terrain.

  • A l'échelle européenne, selon le cabinet de conseil américain Frost & Sullivan, le nombre d'abonnés européens à un service d'autopartage devrait passer de 700 000 en 2011 à plus de 15 millions en 2020. D'après un sondage réalisé fin 2013 dans plusieurs villes européennes, les plus motivés sont les jeunes, les diplômés, les salariés, les étudiants et les citadins sans enfant.
  • A l'échelle mondiale, le cabinet de conseil allemand Roland Berger estime dans un rapport paru fin 2014, que le marché de l'autopartage pourrait croître de 30% par an jusqu'en 2020 (avec une croissance de 80 % par an en Chine, sous l'effet des subventions gouvernementales et des mesures incitatives !). Le covoiturage et les services de taxi enregistreraient le plus important taux de croissance, 35% par an, tandis que le partage de vélos, devrait continuer d'augmenter de 20% par an.

" Chez Allianz Global Assistance, nous surveillons de très près toutes ces tendances, explique Rémi Grenier, CEO d'Allianz Global Assistance. Convaincus de la montée en puissance de l'économie du partage, nous avons été les premiers à concrétiser les besoins inhérents à cette nouvelle économie notamment avec la signature en France d'un partenariat avec la société d'autopartage Drivy. Les nouveaux modèles de la mobilité ont besoin d'un tiers de confiance pour fonctionner de façon efficace et sécurisée. A nous de relever le défi ! Et de proposer des services d'assurance et d'assistance en phase avec ces nouveaux usages."