Diesel: 2 sénateurs appellent le gouvernement à agir

Le gouvernement doit s'attaquer à l'avantage fiscal accordé au gazole, ont réclamé jeudi les deux sénateurs responsables d'une commission d'enquête sénatoriale qui avait chiffré à plus de 100 milliards d'euros par an le coût de la pollution de l'air pour la France.

"Il faut être au rendez-vous, pas seulement dans les mots mais plutôt dans les actes", a dit le sénateur Jean-François Husson, président (Les Républicains) de cette commission, regrettant qu'il ait fallu le scandale Volkswagen pour que le gouvernement relance la question de l'alignement des coûts du gazole et de l'essence.

"Sous la pression d'un événement grave, tout le monde revient à cette proposition. On s'en félicite, mais il faut arrêter les atermoiements", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Mercredi, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a indiqué que le gouvernement envisageait "un rapprochement" des fiscalités des deux carburants. Manuel Valls, tout en jugeant le débat "légitime", a indiqué que son gouvernement allait prendre le temps de la réflexion.

"Nous saluons cette avancée significative de Mme Royal (...) Nous aimerions une vision sur ce sujet, pas simplement un coup médiatique ou politique", a dit la sénatrice (Ecologiste) Leila Aïchi, rapporteure de la commission d'enquête.

Le rapport, publié en juillet, prônait un alignement des deux fiscalités sur 5 ans.

"C'est la mesure phare que le gouvernement peut porter assez facilement", a dit Mme Aïchi, dénonçant "une insécurité fiscale qui peut empêcher l'innovation industrielle": "il faut mettre à plat l'ensemble des questions concernant la pollution, avoir une vision globale, non dogmatique et à long terme".

Dans son rapport, la commission avait évalué à 101,3 milliards d'euros le coût annuel de la pollution atmosphérique (maladies, mortalité prématurée, absentéisme, baisse des rendements agricoles, dégradation des bâtiments etc), et émis 61 propositions.

Dans ce rapport, "on a mis tout ce qui peut nous rassembler au-delà de nos différences, parce qu'il y a un intérêt supérieur: la santé publique", a souligné M. Husson.

La commission va demander à être reçue par Mme Royal et Christian Eckert, le secrétaire d'Etat au Budget.

© 2015AFP