Bourse de Tokyo: le Nikkei chute (-1,80%)

La Bourse de Tokyo a terminé en net repli lundi, emportée par la chute des places étrangères vendredi et la baisse des cours des matières premières, sur fond de nervosité des investisseurs à l'approche d'une réunion de la banque centrale américaine (Fed).

Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 1,80% (-347,06 points) à 18.883,42 points, à l'issue des échanges. Il a lâché jusqu'à 3,2% en séance avant de se redresser dans l'après-midi.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part abandonné 1,40% (-21,63 points) à 1.527,88 points.

La séance a été moyennement active, avec un peu plus de 2 milliards de titres échangés sur le premier marché.

Sur le volet des changes, le yen, valeur refuge par excellence, a bénéficié du regain d'inquiétude des marchés: le dollar s'affichait au moment de la clôture à 121,20 yens, contre 122 yens vendredi. Il était même tombé à 120,73 yens dans la matinée. De même, l'euro fléchissait à 132,88 yens.

Les Bourses européennes et Wall Street avaient fini dans le rouge vendredi, fragilisées par la chute des prix du pétrole, et la place tokyoïte les a imitées en ce début de semaine.

Les marchés financiers scrutent désormais avec une certaine anxiété la décision de la Fed, qui devrait relever mercredi ses taux d'intérêt pour la première fois depuis presque une décennie.

Dans ce contexte, l'annonce, avant l'ouverture, de la stagnation de l'indice de confiance des grandes entreprises manufacturières nippones, selon l'enquête dite Tankan de la Banque du Japon (BoJ), n'a pas donné d'élan aux acheteurs, même si les économistes s'attendaient à un léger recul.

Cette publication renforce le scénario d'un statu quo monétaire de la BoJ, qui se réunit jeudi et vendredi.

- Nissan à rebours du marché -

Parmi les 225 composantes du Nikkei, la très large majorité a succombé à la morosité, en premier lieu les valeurs liées aux matières premières, comme le sidérurgiste JFE Holdings (-3,48% à 1.800 yens) ou les pétroliers JX Holdings (-2,44% à 497,8 yens) et Inpex (-2,91% à 1.147,5 yens).

Les grandes firmes exportatrices, désavantagées par l'évolution des devises, ont également trébuché.

Il en va ainsi des constructeurs automobiles: Toyota a décroché de 2,88% à 7.463 yens, Mazda de 3,69% à 2.474 yens et Honda de 1,68% à 3.848 yens. Nissan a en revanché mieux résisté que ses pairs (+0,03% à 1.264 yens) après l'annonce d'un accord avec le gouvernement français encadrant l'influence de l'Etat au sein de son partenaire Renault.

Dans le même secteur, le fabricant de pneumatiques Bridgestone, principal concurrent du français Michelin, a cédé du terrain (-1,67% à 4.229 yens) malgré une nouvelle positive venue des Etats-Unis. Après avoir proposé une offre supérieure, le groupe japonais reprend la tête pour l'acquisition du distributeur américain d'accessoires d'automobiles Pep Boys-Manny, Moe & Jack, face au milliardaire et investisseur activiste Carl Icahn.

Du côté de l'électronique, Sony a décliné de 0,82% à 3.016 yens et Panasonic de 1,48% à 1.261,5 yens.

Tous les grands noms de la cote ont vacillé: l'opérateur télécoms SoftBank (-2,58% à 6.100 yens), le groupe d'habillement Fast Retailing (-3,09% à 44.520 yens), connu pour sa griffe Uniqlo, ou encore la mégabanque Mitsubishi UFJ Financial Group (-1,76% à 762,2 yens).

Idem pour les géants industriels: Hitachi a plié de 3,28% à 694 yens, Kawasaki Heavy Industries de 3% à 452 yens, Mitsubishi Heavy Industries de 3,05% à 583 yens et Mitsubishi Electric de 2,87% à 1.282 yens.

Les investisseurs ont ignoré l'annonce de la sélection par l'Inde de la technologie japonaise de train à grande vitesse ("shinkansen"), une décision dévoilée samedi par le Premier ministre indien Narendra Modi à l'occasion d'une visite de son homologue nippon Shinzo Abe.

anb/ggy

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